Précarité des auxiliaires de vie : « ce sont les enfants handicapés qui en souffrent le plus »

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Les auxiliaires de vie ont manifesté leur mécontentement ce mercredi devant le rectorat de Toulouse. Précarité, manque de reconnaissance, manque de formation, l’association AVS31 veut faire reconnaître la profession et a déjà interpellé les hautes sphères de l’Etat sur le sujet.

 

C’est par des chants de Noël, remaniés pour l’occasion, qu’une trentaine d’auxiliaires de vie ont manifesté leur mécontentement devant le rectorat de Toulouse. « Le métier est en situation de grande précarité tant sur le plan du salaire que de la stabilité de l’emploi » explique Vincent, membre de l’association AVS31. Le manque de CDI, de formation et de possibilité d’évolution a provoqué de nombreux mécontentements à travers la France. En charge de l’accompagnement des enfants scolarisés en situation de handicaps mentaux ou physiques, les auxiliaires de vie se sentent délaissés. « La seule formation que nous avons eu était des cours sur Word et Excel, nous n’avons aucun apprentissage sur l’accompagnement des enfants, ce qui est gênant » souligne Vincent. De plus, « de nombreuses personnes sont en CCD, mais n’ont aucune certitude de voir leur contrat renouvelé » s’inquiète une autre militante. À noter qu’une délégation de cinq personnes a été reçue au rectorat, « car en local rien ne bouge ». À l’heure actuelle, la pétition lancée par le collectif compte un peu plus de 1200 signatures et « le nombre augmente car les gens prennent conscience du problème. Nous avons aussi été rejoints par des parents d’élève en colère ».

 

Des avancées qui prennent du temps à se mettre en place

Ce lundi, le collectif AVS 31 a été reçu par le cabinet de Marie-Arlette Carlotti, ministre chargée des personnes handicapées. « Nous avons eu un débat intéressant et intelligent avec ses représentants, cela a permis de mettre en place un début de prise de conscience dans les hautes sphères » confie Vincent. De son côté, le rectorat « est conscient de la gravité du problème, et nous savons que ce sont les enfants handicapés qui en souffrent le plus ». Mais il tient à rappeler « que nous ne pouvons rien faire, c’est un problème national, et seul le gouvernement peut décider. Nous ne pouvons qu’attendre avec le collectif que des décisions soient prises ». Le rectorat de Toulouse considère le dossier comme « sensible et important » et que « malgré de faibles avancées », ils partagent les inquiétudes du collectif AVS31. De leur côté, les auxiliaires de vie ne comptent s’arrêter là. « Nous allons revenir dès la rentrée » préviennent-ils.

 

Article de François Nys