Relance du débat sur la fin de la police municipale après minuit

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Dimanche dernier, vers 4 heures du matin, un couple se fait sauvagement agressé par un groupe de 4 jeunes. Les Toulousains sont bouleversés ; parmi leurs réactions, souvent très violentes, il y a la dénonciation des intentions de la mairie de supprimer les rondes de police municipale après minuit. Que faut-il savoir sur cette mesure ?

 

« Les personnes qui ont fait ça n’ont rien d’humain quelle bande de con!! et ça sera encore pire quand la police ne sera plus là la nuit en centre ville….Toulouse ça commence vraiment a craindre » peut on lire sur Facebook, dans les messages du groupe de soutien au couple victime. Le groupe compte à ce jour près de 5 500 membres.

Les messages qui y sont postés se caractérisent en effet par leur virulence : « qui vote pour remettre la peine de mort pour des inhumains pareils ? » écrit une utilisatrice du réseau, « qu’ils remplacent les souris dans les labos » poste un autre.

« Il faut les buter tous …. c’est vraiment des déchets humains, il va falloir nettoyer la ville de toute cette merde qui traîne ». Ces propos traduisent à quel point le drame réveille la peur chez les toulousains, notamment chez les jeunes qui semblent s’identifier à ce couple qui rentrait chez eux après une soirée entre amis.

« Si le maire supprime la police de nuit c’est l’anarchie assurée » s’inquiète l’un d’entre eux. Cet utilisateur de Facebook évoque la nouvelle convention négociée entre la police nationale et les agents municipaux qui devait entrer en vigueur fin février. Le souhait de la mairie de Pierre Cohen est de supprimer les missions nocturnes des équipes municipales, en vue de mieux la concentrer vers sa vocation de proximité.

En effet, la loi reconnaît aux polices municipales la compétence pour collaborer avec la police nationale dans les domaines de police judiciaire et de sécurité publique. Mais elle précise aussi que la police municipale n’a qu’un rôle secondaire dans ce domaine.

La suppression des équipes municipales ne devrait donc pas signifier l’absence de forces de l’ordre la nuit, car les missions de sûreté incombe aux équipe de police nationale relevant de l’Etat, mais pas du maire.

Mais dans une situation ou l’Etat et les collectivités locales semblent en désaccord sur le partage des compétences, cette mesure, en accord avec la législation, est-elle appropriée à une criminalité qui augmente ?

Cécilia Mégharfi