Le PS uni, l’UMP déchiré, le cas toulousain

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Le PS uni, l’UMP déchiré, le cas toulousain. Photo / CTIDes politiques de droite qui se divisent et se disputent la gouvernance, l’unité et la bonne entente à tous les niveaux à gauche, tout l’inverse des relations au plus haut niveau. Midi-Pyrénées la région à l’envers? Enquête.


Au gouvernement, l’UMP se serre les coudes et vient encore de se consolider après un remaniement qui ressemble fortement à une brochure de campagne pour les élections de 2012. Nicolas Sarkozy étend même sa liste d’alliés en nommant Marie-Anne Montchamp secrétaire d’Etat auprès de Roselyne Bachelot. La porte-parole du parti de Dominique de Villepin qui change de camp, risque d’affaiblir le seul adversaire du Président à l’UMP. A gauche, malgré les sourires de façade, c’est sans doute à couteaux tirés que se départageront les candidats à la plus haute fonction. Les tensions entre la première secrétaire du PS et sa rivale Ségolène Royal n’ont pas disparu et la silhouette de Dominique Strauss-Khan qui se dessine font grincer les dents des nombreux candidats aux prochaines primaires organisées par le parti.

 

Ici, à une plus petite échelle, c’est le monde à l’envers. La guerre des chefs fait rage à l’UMP, au point que le groupe « Osons Midi-Pyrénées » s’est divisé en deux à la Région le 8 novembre dernier. Pierre Esplugas, colistier de Brigitte Barèges, explique: « Les défaites successives entraînent des divisions. Le plus simple dans ces cas, c’est d’accuser la politique menée par les leaders et de se dire qu’on fera mieux. » Mais au niveau départemental aussi la rupture se fait sentir. Le mouvement Unité-UMP31 unit ainsi Dominique Baudis, Jean-Luc Moudenc et Brigitte Barèges contre la présidente du parti en Haute-Garonne. « Christine de Veyrac n’incarne pas le leadership. Moudenc semble mieux placé » précise Pierre Esplugas. Mais comment cette guerre des chefs a bien pu commencer et comment s’en sortir? « Au plan local, les départs successifs de Baudis, Douste-Blazy et Moudenc ont laissé un grand vide que tout le monde s’est vu pouvoir combler. Pour faire taire les querelles, il ne s’agit d’écarter personne mais plutôt de laisser les urnes parler. On pourra ainsi travailler ensemble plus rapidement. ». La prochaine échéance est justement prévue ce samedi 20 novembre avec l’élection en interne du président de l’UMP31. Et si officiellement, personne ne veut écarter qui que ce soit, une victoire de Jean-Luc Moudenc ne laisserait aucun doute sur l’identité du patron de la droite en région.

 

Le premier secrétaire de la fédération socialiste en Haute-Garonne est, lui, plus serein: « C’est la force du PS: ma position m’oblige à être indépendant de tout courant, de tout leader. », se félicite Sébastien Denard. Si la gouvernance à tous les niveaux est si aisée pour les socialistes, c’est parce que tous les conflits appartiennent au passé et que l’ensemble du parti avance en discutant selon l’homme fort du PS: « Les enjeux idéologiques sont autrement plus forts au niveau national et il va de soi que les oppositions entraînent des déchirures plus flagrantes. Mais si Martin Malvy, Pierre Izard et Pierre Cohen sont indiscutables c’est qu’ils ont été choisi par les militants. On revient de loin, il a fallu débattre durement pour en arriver là, mais désormais, chacun se plie au choix des encartés. » Un état d’esprit qui n’est pas celui de ses adversaires de la scène politique selon lui: « Au PS, nous avons une longue tradition démocratique, nous respectons les résultats sortis des urnes. Apparemment, ce n’est pas comme ça que ça se passe à l’UMP. » Ce qu’affiche le parti de gauche est en effet une cohésion à toute épreuve. Lors des débats en vue des élections cantonales, une question est revenue à chaque fois de la part des militants: « Que fera le perdant? ». A ceci, tous ont répondu se ranger aux côtés du vainqueur. La crainte de voir le PS s’entre-déchirer ici aussi est toujours présente, et les élus entendent bien rassurer tout le monde sur ce point: tout va bien… pour le moment.


Walid Hamadi