En Haute-Garonne, l’Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées a annoncé à plusieurs reprises la semaine passée un dépassement du seuil de pollution atmosphérique. Cette procédure d’information concernant la qualité de l’air intervient en pleine polémique sur la possible augmentation des prix du diesel. Et autant dire que cela n’enchante guère les automobilistes toulousains.
« Un problème de santé publique ». Delphine Batho, Ministre de l’Ecologie ne cache pas son inquiétude face aux répercussions de l’émission de CO2. Cependant, même si les Toulousains ont conscience du caractère cancérigène du diesel, ils ne retiennent que les conséquences sur le portefeuille. « Encore une augmentation. Je sens que c’est reparti comme en 2012 quand les prix à la pompe ont explosé » déclare Sylvie, une Toulousaine de 37 ans. « Le problème de pollution a toujours été présent, on en a conscience mais il faut bien qu’on aille travailler » ironise Jean-Marc, pour qui l’argument écologique n’a pas force de loi. En effet, pour ce dernier, « les moteurs diesel n’émettent pas plus de CO2 que les moteurs essence ». L’incompréhension se fait de plus en plus sentir du côté des automobilistes qui pointent du doigt une trahison du gouvernement. « J’ai investi dans une voiture avec un moteur diesel en espérant bénéficier de l’avantage fiscal et là j’apprends cette augmentation. Je me sens trahi » confie Christophe, un Tarnais.
Des conséquences sur la production française ?
« Les constructeurs français sont les plus performants en matière de production de moteurs diesel, c’est un fait » analyse Jean-Marc. Je pense donc que les automobilistes vont arrêter d’acheter des voitures avec des moteurs diesel ». En effet, une des conséquences intrinsèque à cette hausse va être la baisse des achats de véhicules fabriqués dans l’Hexagone. Les automobilistes n’hésitent d’ailleurs pas à souligner cette incohérence. « Pourquoi prôner le « made in France » et ensuite mettre en place des mesures qui portent atteinte à cette volonté de priorité nationale ? ». Pour les Toulousains, la solution pour réduire l’impact du diesel sur l’environnement et le bien-être est à chercher ailleurs que dans cette possible hausse. Sylvie propose ainsi de « multiplier les jours sans voiture ou les zones exclusivement piétonnes. Ce serait plus pertinents » termine-t-elle.
Article de Hamdani Nadia
