Jugée non mineure par le test osseux, une jeune migrante ivoirienne expulsée du territoire français

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 Nakachia Fofana a été placée au centre de rétention de Cornebarrieu photo : toulouse infos
Nakachia Fofana a été placée au centre de rétention de Cornebarrieu
photo : toulouse infos

Nakachia Fofana, une jeune migrante ivoirienne, est arrivée en France il y a 4 mois. Elle dit avoir 14 ans et fuir son pays d’origine, la Côte d’Ivoire où elle serait forcée de se marier. Passée par la Libye, puis l’Italie, elle a ensuite rejoint Perpignan où l’aide sociale à l’enfance l’a prise en charge et hébergée dans une famille d’accueil.

 

 

 

 

Pour prouver qu’elle est bien mineure, elle s’est présentée pour une radiologique de la main et du poignet gauche. Ce test osseux estime que Nakachia Fofana est âgée entre 19 et 23 ans. Alors considérée comme majeure isolée, elle est mise en garde à vue, puis placée au centre de rétention de Cornebarrieu à Toulouse. La jeune fille a tenté de se justifier en présentant un acte de naissance jugé irrecevable. Par ailleurs, le consulat de la Côte d’Ivoire a déclaré que la jeune fille est née en 1999, sans pour autant présenter son acte de naissance.

 

Aujourd’hui, la cour d’appel de Toulouse a rendu son arrêt. La Préfecture de Haute-Garonne a jusqu’au samedi 4 août 2018 pour renvoyer Nakachia Fofana chez elle.

 

Lorsqu’une personne étrangère se présente comme mineure, les autorités lui font passer un entretien pour essayer de déterminer son âge. En cas de doute, on lui fait passer une radio de la main et du poignet gauche, qu’on compare ensuite à un atlas de référence dit « de Greulich et Pyle », du nom des deux médecins américains qui l’ont conçu dans les années 50.

 

Au départ, il s’agissait de détecter les troubles de la croissance chez les enfants et les adolescents. La marge d’erreur du test serait au moins de 12 à 24 mois. Cette comparaison reste subjective : les adolescents d’aujourd’hui ne sont morphologiquement pas les mêmes que ceux des années 50, et tous ne grandissent pas au même rythme.

 

 

 

 

Virginie Tsiao