Hors-services le 30 juin, les Minitels sont recyclés à Toulouse

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L’arrêt des services du minitel le 30 juin par France Télécom amène beaucoup de personnes à se débarrasser de leur engin cubique. C’est l’entreprise toulousaine Envie 2 E qui se charge depuis 2011 de recycler ceux de tout le Grand Sud-ouest. Petite immersion dans ce qui est devenu le « cimetière des minitels ».

 

Parmi les télés, les ordinateurs, les imprimantes, les appareils d’électroménager, un petit nouveau a fait son entrée dans l’entreprise de Franck Zeitoun : le minitel. « Nous avons eu de la chance de capter ce marché là. Nous sommes les plus proches du site où Orange regroupe tous les minitels rapportés dans ses agences » se réjouit-il. L’entreprise, spécialisée dans le démantèlement et le traitement de déchets électriques et électroniques, a vu le jour en 2006 suite à la loi qui obligeait tout objet électronique à être traité. Elle emploie 49 personnes et a vu en quelques mois son activité fortement augmenter avec l’arrivée d’une semi-remorque de minitels par semaine, ce qui équivaut à 8 à 10 tonnes. « L’entreprise a du investir dans de nouvelles machines et embaucher 2 personnes spécialement pour l’arrivage de masse des minitels » déclare Felipe Fernandez, chef des salariés. « D’après Orange, 700 000 minitels seraient encore en circulation en France. On estime en avoir déjà reçu 420 0000 à peu prés » décompte Franck Zeitoun, qui reste persuadé que tous ne vont pas finir leurs jours dans son entreprise. « Je pense que les gens vont le garder comme une pièce de collection, c’est un objet affectif et de famille comme la « deudeuche » qui a généré un certain émois lors de l’arrêt de sa production ».

 

La seconde vie du minitel

La tâche peut sembler un peu violente mais pour détruire un minitel, rien de mieux qu’un bon coup de marteau. Car si les écrans de télés, par exemple, sont dévissés, les minitels eux n’ont pas de vis et sont clipsés. Un fort coup de marteau est donc nécessaire. Le démantèlement peut ensuite commencer. « Du câble électrique, jusqu’au condensateur, en passant par le tube en verre et le plastique, tout est séparé en différentes fractions et mis dans des conteneurs. Ces derniers sont ensuite rediriger dans des entreprises spécialisées dans le broyage et qui recyclent la totalité des matériaux. C’est vraiment une seconde vie que l’on donne au minitel » raconte Franck Zeitoun. Dans la semaine tous les minitels que nous recevons sont détruits, il n’y a donc pas de retard. Ce petit objet qui « fait partie de l’histoire de France » va donc disparaître petit à petit. Mais nul doute qu’il deviendra très prochainement la star des brocantes.

Soulignac Lisa