L’observatoire des discriminations veille sur la ville

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L’année dernière, le Master « Lutte contre les discriminations » de l’IEP de Toulouse a révélé que l’accès à l’emploi est entravé par des critères de sélection, et donc de rejet, dans 24,5% des cas. Principales raisons à la phrase-sanction « On vous rappellera »? Après le contexte économique, ce sont l’âge, l’origine, le handicap, le sexe ou la maladie qui sont invoqués comme discriminatoires.

Cette situation, si elle n’est pas pire qu’ailleurs, n’en est pas moins préoccupante. Ainsi, l’adjoint à l’égalité et à la diversité, Jean-Paul Makengo, a soutenu la création d’un observatoire des discriminations.

Cet organe fédère les nombreuses associations qui œuvrent quotidiennement dans la lutte contre les discriminations, quelles qu’elles soient. C’est notamment le cas de la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, qui a pour mission d’identifier les pratiques discriminatoires et les combattre. Sa Charte de l’égalité et de la diversité territoriale impose des principes égalitaires dans les procédures de recrutement, de formation et de promotion des agents municipaux. Comme Paris, Lyon, Nantes, Reims et Rouen, Toulouse signera cette charte.

De manière rigoureuse et scientifique, l’Observatoire scrutera l’emploi, l’accès au logement, au service public,  aux biens, aux services ou encore à l’éducation, où les critères discriminatoires sont interdits par la loi.

A Toulouse, il s’agira surtout d’observer à la loupe, et non de punir.

Pour ce faire, le regard se porte sur l’ensemble du territoire et non plus seulement sur les quartiers sensibles.

Pour lutter contre ces fâcheuses pratiques, les associations locales de terrain contre les ségrégations bénéficient de subventions accordées par la ville.

Surtout, celles-ci vont être fédérées au moyen de l’observatoire, aux côtés des pouvoirs publics tels que la Caf, l’Insee mais aussi d’enseignants et de scientifiques.

Avec pour but, assurer un accompagnement plus efficaces aux victimes de ces comportements.

La peur de l’autre, du « barbare », c’est-à-dire de l’étranger, représente un écueil dans une société qui se veut démocratique. Cet observatoire viendra donc alerter contre des pratiques millénaires et pourtant dangereuses à l’exercice de la démocratie.


invité du jour : Jean Paul Makengo par ToulouseInfos

Anaïs Wahl