Un « sondage macaroni » en Midi-Pyrénées

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Le 4 décembre dernier, le sondage publié dans la Dépêche du Midi donnait Martin Malvy réélu à sa propre succession aux élections régionales en Midi-Pyrénées. L’UMP, qui a saisi la Commission Nationale des Sondages, dénonce la connivence entre la direction du journal et l’homme politique.

Que penser des sondages et des chiffres qu’ils annoncent ?

Sur le terrain politique, à l’approche des élections régionales, les partis tenteraient de tirer la couverture de l’opinion publique, en commandant des sondages. Mais ces démarches payantes, que les socialistes critiquent au sein de l’Élysée, ne sont pas toujours vues d’un très bon œil entre adversaires politiques.

En région Midi-Pyrénées, c’est le même problème.

L’UMP local dénonce un sondage qui porte sur le président du conseil régional, Martin Malvy, et « le donne loin devant », selon les mots de la Dépêche du Midi du 4 décembre 2009, avec 39% d’intentions de vote au 1er tour et 69% au second devant Brigitte Barèges.

Seulement, les partisans de l’UMP n’ont pas vu ce sondage d’un très bon œil. S’il est bien mentionné que l’Institut CSA a réalisé l’enquête, la Dépêche du Midi omet de citer le commanditaire, Martin Malvy en personne.

Or, cette mention est obligatoire, même pour les commandes de l’UMP qui aurait réalisé 190 sondages en 2008.

L’opposition régionale, après avoir saisi la Commission Nationale des Sondages, dénonce « la connivence entre le PDG de La Dépêche du Midi, M. Jean-Michel Baylet, par ailleurs Président du Parti Radical de Gauche allié pour ces élections régionales à M. Malvy, et ce dernier, ancien journaliste de ce quotidien ».

Aujourd’hui, le quotidien est donc enjoint à publier un encart pour préciser cette information manquante.

Interrogé par les journalistes le 11 janvier dernier, avant cette décision, Martin Malvy fait part ci-contre de son opinion sur les commanditaires de sondages, qu’ils soient « macaroni », « bleu d’Auvergne » ou « saucisson ».

Reste à savoir ce que les chercheurs du Centre d’étude de la vie politique française penserait de cette métaphore politique.

Chaque année, les membres du Cevifop de Sciences-Po commandent le Baromètre de la confiance politique réalisé par l’institut TNS Sofres, auprès d’un échantillon de 1.500 personnes, tandis que celui du CSA publié le 4 décembre compte 1.009 personnes.

Ce sondage mentionné sur le site de Rue 89 le 17 janvier dernier, faisait apparaître que les français ont presque aussi peu confiance en les partis politiques (76% de méfiants) qu’en les médias (72%).

En matière de sondage, les doutes qui subsistent tendraient à prouver que la confiance, ou encore l’intention de vote, restent des données globales propres à exprimer une tendance plus qu’à présager d’une action concrète.

Tel est pris qui croyait sonder.

 


Malvy se défend sur le sondage commandé par ToulouseInfos

Anaïs Wahl