Le CIAH 31 lance un avertissement aux fraudeurs

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Stationnement et Handicap

Ce jeudi 23 décembre 2015, la Police Nationale, la Police Municipale de Toulouse et les associations du Collectif Inter Associatif Handicaps 31, ont mené dans le secteur du Marché Victor Hugo, une opération de contrôle pour lutter contre l’utilisation abusive des places de stationnement réservées aux personnes handicapées.

 

Depuis le 18 mars 2015, la loi n°2015-300, facilite le stationnement des personnes en situation de handicap, en leur permettant d’accéder gratuitement à toutes les places de stationnement. Pour obtenir ce droit, elles doivent être munies d’une carte européenne de stationnement. Celle-ci est délivrée par les Préfectures sur avis des médecins des MDPH (Maison Départementale des personnes Handicapées), ou de l’ONAC (office National des Anciens Combattants).

 

Malheureusement, loin d’être une bonne nouvelle pour les personnes à mobilité réduite, cette mesure a aussi engendré ses effets pervers, comme nous explique Odile Maurin, la Présidente d’Handi-Social, l’association de défense des droits des personnes malades et/ou handicapées) : « Depuis cette loi, il y a de plus en plus de personnes qui s’équipent de fausses cartes, ou qui récupèrent une carte (celle d’une grand-mère décédée, d’un frère ou d’un enfant), qu’ils utilisent frauduleusement pour pouvoir stationner gratuitement. Au final, cette loi qui était sensée nous être favorable, nous est aujourd’hui préjudiciable. »

 

« Si tu prends ma place, prends mon handicap ! »

Depuis janvier 2015, près de 1500 procès-verbaux ont été dressés, à Toulouse, pour des stationnements occupés indûment : « L’objectif est de montrer que nous luttons contre ceux qui pensent qu’avec un faux document, ils ne risquent rien. Ils risquent non pas 135 euros d’amende, mais de passer en correctionnel pour utilisation de faux documents », nous précise Madame Maurin.

 

Cette première opération qui n’est pas la dernière, le collectif a prévu de la renouveler avec l’accord de la municipalité et de la Préfecture. L’objectif affiché est à la fois de sensibiliser la population sur ces incivilités, mais aussi de permettre un règlement national des questions posées par la carte européenne de stationnement : « Il faut qu’elles soient davantage sécurisées. Nous voulons aussi des évolutions par rapport aux fichiers qui ne sont pas toujours accessibles par les forces de police pour vérifier les cartes », à indiquer pour conclure la Présidente de l’association.

 

En attendant de trouver les solutions adéquates, le collectif lance un avertissement et montre sa détermination à lutter contre la fraude en prévoyant de nouveaux contrôles dans plusieurs secteurs de la ville.

 

 

Bruno Samé