Muséum de Toulouse : à la rencontre du peuple des Girafawaras

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Girafawaland
photo: toulouse infos

Combinée avec son exposition permanente, le Muséum d’Histoire Naturelle et d’Ethnologie de Toulouse présente jusqu’au 16 juin 2016, Girafawaland : « une parabole onirique, poétique et humoristique de la colonisation ».

 

 

Fréquenté par 294 567 visiteurs en 2014, le Muséum de Toulouse veut pour ses 150 ans, porter à l’honneur la girafe à travers l’histoire d’un peuple et de son mode de vie : « C’est un animal qui nous accompagne depuis l’ouverture du Musée en 1865 », nous explique Mélanie Caumes, chargée de la communication : « Vous pouvez d’ailleurs voir dans l’enceinte de la bibliothèque, un des premiers spécimens de girafes qui a été exposé au Muséum… C’est à cet animal qui est pour nous emblématique que l’exposition rend hommage ».

 

De l’euphorie d’une rencontre à la folie destructrice

Rendue possible grâce à la générosité d’Emma Pawlette, bienfaitrice de la fondation Lovinstone, cette exposition remet en mémoire la vie et le destin tragique de Marmaduke Lovingstone et Douglas Pawlette, deux aventuriers anglais partis en 1912 à la découverte des Iles Girafines.

 

C’est ce voyage sans retour imaginé par Albert Lemant qui nous est ici conté. Pour illustrer son récit, il rassemble dans un magnifique album intitulé Lettres des Iles Girafines, une abondance de lettres, une série de cartes postales, et quelques photos. On y découvre l’existence d’un peuple cultivé et pacifique, vivant en parfaite harmonie avec la Nature. Cette coexistence revêtant un sens mystérieux, lorsque par tradition, ils liaient la vie de leurs bébés à celles des girafons.

 

Cette exposition nous fait découvrir l’histoire de ce peuple reconnu comme celui des Girafawaras. Au cours de cette épopée qui deviendra tragique, deux visions du monde vont se rencontrer. La tradition et la modernité vont ainsi s’affronter, la seconde fortifiée par l’esprit colonial, toujours très présent durant cette période : « L’exposition permet en effet de parler de la colonisation, en racontant une histoire et en portant le débat. Elle a plusieurs niveaux de lectures, ce qui lui permet de fonctionner aussi bien avec les adultes qu’avec les enfants », précise Mélanie Caumes, pour marquer l’accessibilité de cette présentation à toutes les générations.

 

« La vie est belle »

Dès  les premiers pas, le visiteur est immédiatement projeté dans un monde imaginaire, dans lequel hommes et girafes vivent en symbiose. Dans ce royaume surprenant, au nom épique de Girafawaland, il se sent accueilli et majestueusement invité. Il pourra alors découvrir un monde étrange et mystérieux, où la girafe sert de guide à tous ses habitants.

 

Celle-ci est déclinée sous toutes les formes. De celle du Grand Sorcier Girafawaras, aux timbres mythiques de Girafawaland, la girafe est omniprésente dans la culture des Girafawaras. Cependant, dépassant cette première vision : « Cette histoire est aussi liée aux grandes expéditions et à la colonisation. C’est pour nous une façon d’en parler en laissant place à l’humour, et de donner ensuite au visiteur, l’occasion de se forger sa propre idée », nous commente Mélanie Caumes.

 

Ce conte imaginaire et terriblement humain, en plus d’amener le visiteur à s’interroger sur l’Histoire et ses représentations, lui donne aussi l’opportunité d’avoir quelques outils pour comprendre comment se créent les collections d’un musée : « Cette exposition est aussi l’occasion de parler avec les collections, de raconter comment naissent les musées. Nos présentations permettent aux visiteurs de comprendre dans quelles conditions s’effectue cette naissance. Nous avons pour cela, contiguë à l’exposition, une division entière consacrée à l’ethnologie », donne comme dernière indication notre chargée de la communication.

 

Exposition : Il était une fois… Girafawaland

Du 15 juin 2015 au 12 juin 2016

Muséum de Toulouse

35, Allées Jules Guesdes – 31000 Toulouse

Bruno Samé