Studios de cinéma de Francazal : les professionnels dans le flou

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Recalé lors du premier appel d’offre, le projet de Bruno Granja s’éloigne de Francazal. Mais les studios Raleigh pourraient quand même voir le jour sur un nouveau site. Un temps emballés, les professionnels de l’audio-visuel local balancent aujourd’hui entre espoir et fatalisme.

 

Un mois et demi après avoir retoqué le projet conjoint de Bruno Granja et Raleigh, la préfecture s’apprêterait à enlever la « la vocation culturelle » mentionnée dans le premier appel d’offres. Un second coup dur, qui, s’il était confirmé, éloignerait le projet de studios de cinéma du site de Francazal. « Le partenariat entre Bruno Granja et Raleigh tient toujours, ça pourrait se faire à Pamiers, à Bordeaux ou ailleurs » explique Cristophe Penchenat, chef opérateur qui milite avec Midi-Film pour plus de tournages en Midi Pyrénées. Ce projet, qui devait créer 5000 emplois dans la ville rose devrait donc voir le jour ailleurs. Mais pour l’emploi comme pour le reste les studios-sceptiques sont dubitatifs. « Je n’ais jamais cru à la création de 5000 emplois, c’est comme croire au père Noël.  Nous sommes les techniciens les plus chers d’Europe, alors je ne vois pas bien l’intérêt des américains »  analyse Jacques Mitsch, réalisateur toulousain. Au lycée des Arènes, où l’on forme les techniciens du cinéma, le projet a fait naître de grandes espérances. D’après nos sources, l’école a vu arriver cette année au moins trois élèves sur dix avec l’intention d’intégrer les studios de Francazal. Un flou artistique constaté également chez ceux qui tournent. « Dans le milieu, on a entendu tout et son contraire » ajoute Nicole Marie script de long métrage.

 

Un  marché tendu

Toulouse ville de cinéma, pas si évident car Midi Pyrénées a du mal à séduire les grosses machines. Loin derrière l’île de France, PACA, l’Aquitaine et la ville de Paris qui se partagent 80% des tournages de longs métrages et séries TV en 2010. Christophe Penchenat rappelle que « même si des efforts ont été faits, le poids des subventions n’est pas assez élevé pour vendre la région ». Raleigh et Bruno Granja voulait s’ouvrir rapidement vers l’Europe du sud et développer à Francazal la location de studios. Pour cela il faut beaucoup de tournages, tenir compte de la concurrence et du contexte économique. « Il faut être patient,  on n’est pas en train de s’acheter un voiture, Luc Besson a mis dix ans pour construire la cité du cinéma à Saint Denis » rappelle Christophe Penchenat.

 

Pierre Jean Gonzalez