LGV Bordeaux-Toulouse : des élus toulousains soulagés…et méfiants

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Jeudi dernier, le président de la république François Hollande a confirmé, à l’occasion d’un déplacement à Bordeaux sur le thème des investissements d’avenir, la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse au-delà de Bordeaux. Une bonne nouvelle, largement commentée par les élus locaux.

 

Premier à réagir, le président de la région Midi-Pyrénées Martin Malvy est soulagé que le président de la république est confirmé les propos de Frédéric Cuvillier, ministre en charge des Transports, tenus quelques semaines plus tôt aux élus régionaux. « C’est la notion d’axe ferroviaire pour le désenclavement du grand Sud-Ouest que nous défendons depuis maintenant 10 ans. C’est aussi la raison pour laquelle nous cofinançons les travaux entre Tours et Bordeaux » rappelle l’ancien ministre du budget.

Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de la communauté urbaine, se réjouit de l’annonce de François Hollande. « C’est une très bonne nouvelle. Nous travaillons de très près avec le gouvernement pour faire aboutir ce projet structurant pour notre métropole, et au-delà, pour le pays » a déclaré Pierre Cohen dans un communiqué. 
Ce dernier « attends à présent avec confiance et sérénité que la commission désignée pour choisir les projets qui seront retenus dans le schéma national des infrastructures, confirme la réalisation de la LGV Tours-Bordeaux-Toulouse et son calendrier ».

La députée européenne Christine de Veyrac est elle aussi soulagée et l’exprime avec ironie. « Eurêka … Paris découvre que ce projet est essentiel pour la quatrième ville de France et qu’il est urgent de lancer les travaux. Nous avons perdu de précieux mois, mais le Chef de l’Etat a, enfin, tranché et met ainsi un terme à toute polémique sur la pertinence de cette ligne. Le temps est venu de remettre le projet de ligne à grande vitesse sur les rails » explique-t-elle. L’eurodéputée « se félicite de cette annonce qui doit être suivie le plus vite possible par des actes. Nous avons déjà perdu trop de temps sur ce projet vital pour le développement de notre agglomération ».

Enfin, le député UMP et ancien maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc se dit « rassuré » mais « nuance » la nouvelle « pour deux raisons ». « La première est que nous sommes en présence d’une simple déclaration d’intention. Alors que la date de réalisation a déjà été subrepticement décalée de 2020 à 2022, rien n’a été annoncé sur le calendrier. De plus, aucune garantie concrète ne vient confirmer cette annonce alors que le Gouvernement est devenu le champion des revirements. La seconde est que rien n’a été confirmé concernant la suite du trajet vers Narbonne, le Golfe du Lion et l’Espagne. C’est inquiétant et cela laisse présager l’abandon de ce tronçon ».

Une dernière déclaration qui rappelle, s’il était encore nécessaire, que le feuilleton de la LGV est loin d’être terminé.

 

Guillaume Truilhé