UJP 31 « Si Jean-Luc Moudenc a besoin de notre soutien, il l’aura »

927

Hier soir, la fédération haute-garonnaise fraichement reformée de l’Union des Jeunes pour le Progrès a tenu un « café politique » en présence de Jean-Luc Moudenc. Cette table ronde, qui s’est tenu au lendemain de la rencontre entre l’ancien maire de Toulouse et Alain Juppé, était l’occasion d’esquisser les perspectives et les positions du mouvement. Mais aussi, d’investir l’échiquier politique toulousain aux yeux de son maître à jouer à droite. Selon des moyens d’actions qui restent à déterminer, le groupe devrait probablement prêter main-forte au député UMP dans la course au Capitole.

 

L’Union des Jeunes pour le Progrès, l’intitulé pourrait sembler sortir de nulle part. Que l’on se détrompe. Les fins observateurs de la vie politique française connaissent très bien cette organisation politique, créée en 1965 par Robert Grossmann afin de rassembler les jeunes partisans gaullistes. Sous la présidence du grand Charles, elle connut même son heure de gloire avec près de cinquante mille adhérents. Par la suite, les subdivisions de la droite et du centre ont fini par effriter son poids. Mais depuis 2010, sous l’impulsion de Rudolf Granier, l’organisation tente de se remettre en ordre de marche. Depuis le 20 octobre dernier, la fédération UJP de Haute-Garonne s’est plus ou moins « recréée » à l’occasion d’une réunion de militants. Ils sont une dizaine dans le département. Du moins, pour l’instant.

Quid alors de la formation Jeunes Populaires 31, dirigée par Guillaume Brouquières? « Nous sommes seulement deux à être aussi membres des Jeunes Pop, même si plusieurs d’entre nous ont déjà participé à leurs actions. J’entretiens de bons rapports avec Guillaume Brouquières, avec qui j’entends bien évidemment collaborer » explique le délégué départemental de l’UJP de Haute-Garonne Niels Rolland. Le responsable, qui parle d’un « mouvement complémentaire », se place toutefois quelque peu en retrait. « Nous ne nous identifions pas forcément à leurs façons de faire. Ils sont dans une action militante plus traditionnelle, en mettant par exemple en place des opérations de tractage. Nous sommes plutôt portés par l’envie de nous réunir autour d’une table, de constituer un groupe de réflexion » précise le délégué qui défend plus exactement « une forme de militantisme actionnée par une philosophie réflexioniste ».

Sur la ligne d’un « gaullisme social », le groupe veut apporter un plus à la vie politique toulousaine. « Il ne s’agit pas d’un gaullisme abrupt ou radical, mais de la synergie entre des valeurs de droite et une certaine fibre sociale » évoque Niels Rolland avant de considérer le cas local. « Aujourd’hui à Toulouse, le socialisme est partout. Il est intéressant pour la ville d’avoir une alternative dans l’opposition qui garde une branche de socialisme ». Tout juste intronisé, le groupe pourrait avoir un rôle à jouer aux prochaines élections municipales. « Si Jean-Luc Moudenc a besoin de notre soutien, il l’aura. Nous nous intéresserons de près à ses projets pour l’avenir de la ville » avance le délégué départemental de l’UJP31. Si les évènements amènent l’opposition municipale à se scinder au niveau des candidatures, l’organisation se réservera alors un droit d’examen. « Je ne connais pas encore le projet de Toulouse Métropole d’Europe (autre groupe d’opposition) » confie Niels Rolland. « Regarder de près ce que voudront faire l’un et l’autre n’est pas exclu ». Prudent. Mais à creuser le discours, il est à penser que c’est vers le député haut-garonnais que l’UJP portera ses faveurs.

 

Christophe Guerra