Marie-Laure Rodrigues : « Si la Maif voulait se mettre en péril, elle ne ferait pas mieux»

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Les salariés mécontents se sont donnés rendez-vous devant la Maif au 8 avenue Alsace Lorraine. Photo / CTIHier à 10h00 la CGT Maif a appelé au rassemblement au point accueil Maif situé 8 rue Alsace Lorraine pour marquer son mécontentement face à une restructuration de l’entreprise.


Abandon de l’accueil physique des sinistrés, mise en place de plateformes téléphoniques, délocalisations en masse. La refonte de la Maif prend des allures de couperet pour les salariés. « Le changement était nécessaire, certes, mais pas de cette manière » explique Nicole Druissi, déléguée syndicale CGT. En effet, les salariés Maif qui assuraient le volet « sinistre » ne savent pas ce qu’ils vont devenir. « La Maif, nous l’avons porté aux nues. Mais aujourd’hui, nous avons perdu confiance en elle » avoue Nicole Druissi. « Elle a perdu ses valeurs qui faisaient son identité. Ça me donne envie de pleurer » renchérit Marie-Laure Rodriguez également déléguée syndicale CGT.

 

L’impact psychologique

« La Maif prône l’hyperproductivité et l’atteinte d’objectifs de plus en plus ambitieux » dénonce Nicole Druissi. « Et le respect de l’humain ? Réduit à néant » déplore Marie-Laure Rodrigues. En effet, les conséquences psychologiques liées à cette recherche effrénée de rentabilité ont été établies par des experts. « Nos propos se basent sur du concret pas sur des élucubrations. Il y a un réel risque pour les salariés et la Maif n’en tient même pas compte » s’inquiète Nicole Druissi. Il faut dire que les exemples ne manquent pas. Entre des collègues qui « se bourreraient d’antidépresseurs le dimanche soir pour avoir la force d’affronter le lundi » et des employées qui « espèrent que l’école les appellera pour annoncer que leur enfant est malade et ainsi ne pas aller au travail », le risque est clairement avéré. Des anecdotes qui font froid dans le dos et qui rappellent les heures sombres de France Télécom ou encore de Renault marqués par de nombreux suicides de salariés. « Si la Maif voulait se mettre en péril, elle ne ferait pas mieux » conclut Marie-Laure Rodrigues.

 

Hamdani Nadia