Hommage à Castéla, une enseigne emblématique de Toulouse

1948

La librairie Castela ferme ses portes demain. Photo / CTIVendredi 17 sonne le glas pour des milliers de passionnées de lecture. Castéla, la librairie emblématique de la place du Capitole devrait fermer ses portes définitivement ce jour-là. L’opérateur de téléphonie, Orange a été évoqué pour reprendre les locaux mais pour l’heure rien n’a encore été décidé. Retour sur presque un siècle d’existence.


Cela fait presque un siècle que la librairie Castela est installée place du Capitole. Avec 95 années d’existence à son compteur, elle est devenue un lieu emblématique de la ville rose. Tout débute en 1917 lorsqu’Ida Castéla, une petite femme du Nord, s’installe à Toulouse avec sa mère. Très vite, elle décide de créer une librairie de quartier ou plutôt « un commerce d’images » comme il était d’usage d’apeller ce genre d’endroit à l’époque. Elle installe son commerce dans ce qui constitue le centre historique de la ville, soit place du Capitole.

En 1966 elle prend sa retraite et vend son fonds de commerce aux époux Fantini-Bezagu qui en seront les propriétaires jusqu’en 1981. La librairie devient un haut lieu de la culture toulousaine, de nombreuses célébrités de passage dans la ville rose y sont reçues. Le chanteur Gilbert Bécaud, les écrivains Kleber Haedens et Hervé Bazin, le pionnier de la transplantation cardiaque Christian Barnard, l’épouse d’Antoine De Saint-Exupéry, les acteurs Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, sont ceux qui reviennent en mémoire à Pierrette Fantini-Bezagu. Mais il y en a eu d’autres. Elle a conservé le livre d’or où les artistes avaient signé. On y trouve notamment les dédicasses des dessinateurs Mézières, Fred, Brétecher, Siné et Chakir.

En 1981, les époux revendent le lieu à la famille Blanc. Depuis ce jour, la direction se transmet de pères en fils. Au fil des années, la surface s’est agrandie pour devenir un temple de la culture. 1 800 m2 et 3 étages sont voués à la littérature, aux manuels scolaires et universitaire. Avec son emplacement stratégique, l’enseigne est la 1ere librairie de Toulouse.

Mais être situé face au Capitole est devenu un luxe que les commerces locaux ne peuvent plus se permettre car les loyers y sont exorbitants. Ils n’ont plus qu’un choix, vendre. Certains en ont déjà fait les frais comme la librairie des Arcades qui a du mettre la clef sous la porte il y a un an. Avec la spéculation immobilère, l’actuel patron de Castéla, Georges Blanc, voit son loyer multiplié par 4 et est donc contraint de mettre un point final à une aventure longue de près d’un siècle.

 

Angela Koslowski