A Toulouse, les Greta protestent contre la réforme de la formation continue

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Les personnels du Greta prévoient d’autres manifestations. Photo / CTI, PA

Les personnels des Greta, centres de formation continue, manifestent contre la réforme de l’Éducation Nationale. Hier, une soixantaine d’entre eux s’est rassemblé devant la Préfecture puis devant le rectorat contre le démantèlement de la formation continue publique.

 

C’est une grève nationale qu’ont entamé hier les formateurs des Greta. En Midi-Pyrénées, plus de 50% des personnels des 10 Greta ont suivi le mouvement de protestation, selon les grévistes. « Nous avons monté une intersyndicale au niveau national. Nous nous opposons à la réforme et nous demandons à l’académie de Toulouse de ralentir le processus de ratification » résume Paule Lagarde, représentante de la Cfdt.

La réforme prévoit que les Greta soient dépendants d’un Gip, groupement d’intérêt public, et que les personnels soient dissociés de l’Éducation nationale. « Ça ressemble à une privatisation. Nous sommes d’accord pour dire qu’il faut une réforme mais celle-là n’est pas la bonne » indique Alain Comet, du Snes.

 

Des coûts supplémentaires

Chaque année, les Greta reçoivent 500 000 stagiaires en France. Former les salariés tout au long de leur vie, c’est la mission de service public qu’ils remplissent. Les personnels s’inquiètent de ne plus pouvoir assurer cet objectif si la réforme passe.

Le gouvernement n’a pas envisagé tous les coûts, selon les syndicats. « La transformation en Gip induit des charges patronales supplémentaires. Aussi, le matériel nécessaire pour les Greta appartiennent aux régions. Donc elles peuvent nous demander des contributions pour utiliser ce matériel » craint Alain Comet. Les syndicats ont peur que les personnels les plus fragiles et précaires subissent les conséquences.

La préfecture et le rectorat n’ont pas souhaité recevoir les manifestants. Le personnel des Greta leurs a tout de même remis une motion contre la réforme. Ils ont prévu de manifester devant l’inspection d’académie le 27 février si les assises académiques, qui doivent décider de l’application de la réforme, sont maintenues à cette date. Alain Comet insiste sur l’importance du combat car « si la formation continue est privatisée, c’est peut-être le premier pas avant celle de la formation initiale. »

 

Pauline Amiel