Castéla : épilogue de la mythique librairie du Capitole

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La librairie Castéla ferme définitivement ses portes le 18 Février 2012. Photo / CTILa librairie Castéla ferme définitivement ses portes le 18 Février 2012. Une fin jugée inéluctable et déplorée par tous.


Castéla, la légendaire et presque centenaire librairie de la place du Capitole, s’apprête à tirer définitivement le rideau. Les doutes premiers des employés quant à la nécessité économique de fermer l’entreprise sont levés. La direction leur a permis d’accéder aux documents comptables permettant d’évaluer la situation financière de la société, et ils ont constaté que la fermeture était effectivement inéluctable. « Le chiffre d’affaire était en diminution constante depuis une quinzaine d’années, des travaux obligatoires et très coûteux de mise aux normes du bâtiment devaient être entrepris, ajoutant à cela la hausse du loyer, l’entreprise se serait retrouvée en défaut de paiement puis en liquidation judiciaire » explique Mathieu Aury, délégué du personnel.

Il précise que « cela faisait environ 15 ans que le contentieux avec le propriétaire, Alban Merlin d’Estreux de Beaugrenier, perdurait » et que « petit à petit, celui-ci obtenait gain de cause ». Georges Blanc, directeur de Castéla, confirme que « toutes les options de justice ont bien entendu été prises en compte, et fouillées, notamment au cours des 6 dernières années ».  Il affirme également qu‘« un accompagnement , et un suivi personnalisé, ont été mis en œuvre pour accélérer le retour à l’emploi des 26 salariés en CDI avec l’aide de la cellule spécialisée de Pôle Emploi ». De son côté, la mairie a soutenu Castéla comme annoncé mais « elle n’était pas en mesure d’intervenir dans une affaire juridique qui relève du secteur du privé » explique Mathieu Aury. Elle a cependant proposé son aide si la société souhaitait déménager mais « c’était sa localisation géographique qui la faisait vivre, et vue la situation actuelle du marché du livre, un déménagement n’aurait pas été viable ».

 

Quel avenir pour les librairies indépendantes?
« Ce qui les fait le plus souffrir, ce sont les livres vendus sur des grands sites en ligne, cela représente 10% des ventes. A cela s’ajoute le téléchargement, et les fournisseurs qui tarifent 30 à 40% moins cher pour éviter du piratage qu‘ils craignent énormément » analyse Mathieu Aury. Ceci étant, « certaines librairies indépendantes pourront certainement perdurer, celles qui proposent une offre très ciblée, et qui dorlotent leur clientèle ». A Toulouse, beaucoup ont exprimé leurs regrets et manifesté leur soutien via les réseaux sociaux, une pétition a même été lancée, gage de « l’attachement à ce symbole culturel » que représentait Castéla. « Nous tenons vraiment à les en remercier » conclut le délégué du personnel.

 

Laetitia Vieillescazes