Remise en liberté pour les 19 réfugiés Kurdes

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Hier soir à Toulouse, les Kurdes ont été libérés, après leur détention au centre de Cornebarrieu jugée illégale par le Tribunal de Grande Instance, comme à Lyon, Marseille, Rennes ou Nîmes. Aujourd’hui, au Tribunal Administratif, les migrants ont déposé un recours contre les arrêtés de reconduite à la frontière qui les menacent : les associations font face à Éric Besson.

Les 123 réfugiés Kurdes de Syrie retrouvés en Corse puis transférés dans les Centres de Rétention Administrative ont tous été libérés.

A Toulouse, les 13 adultes et 6 enfants ont été les derniers à passer devant le juge des libertés et de la détention, après le relâchement de leurs compagnons de voyage à Nîmes, Marseille, Rennes et Lyon. La notification tardive de leurs droits, un jour et demi après leur arrivée au CRA, suffit à justifier leur libération : comme pour les autres juges de France, ces transferts en rétention se sont faits hors de tout cadre juridique légal, « puisqu’ils n’étaient pas placés en garde-à-vue », ni même interpellés par procès verbal.

Hier à Toulouse, Julien Brel, l’avocat défenseur des 19 réfugiés a dénoncé un « véritable fiasco », qui pointe du doigt la France « par la manière dont elle a bafoué le droit d’asile et la convention de Genève ».

La justice de Corse n’a pas encore élucidé l’affaire de ces migrants kurdes, retrouvés sur une plage de Bonifacio sans même être mouillés, propres et habillés de neuf.

Aujourd’hui, au Tribunal Administratif de Toulouse, les couples, les parents et les enfants désormais logés à l’hôtel, contestent les Arrêtés de Reconduite à la Frontière dont ils font l’objet, et espèrent pouvoir déposer leurs demandes d’asile auprès de l’Office Français de Protection et de Rapatriement des Apatrides.

Me Stéphane Soulas, président de l’association « Pour la défense des étrangers » nous explique ci-contre, cette situation.

Le soutien des associations, comme la Cimade, pour défendre les droits des réfugiés aura jeté un trouble sur la politique de l’Immigration menée par Eric Besson, soutenue par Nicolas Sarkozy, qui a affirmé qu’il ne « [laisserait] pas la France désarmée face aux « réseaux criminels » d’immigration clandestine.

Hier, le Ministre de l’Immigration a finalement suspendu les arrêtés de reconduite à la frontière, tout en annonçant un nouveau projet de loi « répressif » sur l’immigration.

Cette semaine, une des femmes Kurdes réfugiée à Toulouse devrait accoucher, d’un enfant né français par le droit du sol, selon la loi.


Les clandestins Kurdes remis en liberté à Toulouse par ToulouseInfos

Anaïs Wahl