Philippe Raimbault conquiert Sciences-Po

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A 37 ans, Philippe Raimbault, élu vendredi dernier à la tête de Sciences-Po Toulouse, devient le plus jeune directeur d’IEP de France.

 

Après s’être déclaré candidat en janvier 2010 auprès de la présidente du conseil d’administration Elisabeth Mitterrand, Mr Raimbault a présenté son projet d’établissement au Conseil d’administration de l’Institut d’Etudes Politiques. Celui-ci l’a élu le vendredi 9 avril dernier, à la majorité au premier tour de scrutin. Le résultat précis des votes est de 23 voix sur 26 en faveur de Mr Raimbault, dont 3 votes blancs.

Il succèdera à la rentrée 2010 à Laure Ortiz, avec laquelle il partagera les responsabilités en tant que Directeur adjoint jusqu’à la fin de son mandat, le 23 aout. Mme Ortiz, directrice de l’établissement depuis 2000, ne pouvait pas légitimement se faire élire une troisième fois. En lice également, Jean-Michel Eymeri-Douzans proposait de nommer, en cas de victoire, Mr Raimbault en tant que Directeur adjoint. Cependant, ni son C.V. (particulièrement impressionnant) ni la mention de ses nombreux contacts en France et à l’étranger, tant dans le monde académique que dans celui des institutions gouvernementales, n’ont suffi à lui accorder les faveurs des électeurs. Philippe Raimbault doit en priorité sa victoire à son attachement de longue date à l’IEP, dont il a même occupé les bancs en tant qu’élève. Il enseigne depuis une dizaine d’années dans l’établissement.

Agrégé de droit, il est également l’auteur d’une thèse sur la sécurité juridique en droit administratif français qui a reçu la mention Très Honorable à l’unanimité et un droit de publication. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et chroniques et a participé à un grand nombre de colloques et conférences dont beaucoup ont donné lieu à des publications.

Dans sa lettre de candidature, il estime que le directeur de Sciences Po Toulouse devra « créer de la dynamique et fédérer une équipe pour répondre au mieux aux deux principales missions de service public d’un établissement d’enseignement supérieur : la formation des étudiants et la recherche ». Il souhaite également « une politique dynamique [et] respectueuse » et offrir « un service public […] qui reste porteur de ses valeurs de solidarité et d’égalité ».

Mr Raimbault projette de surcroit d’accentuer l’internationalisation de l’établissement et la professionnalisation des formations. Il souhaite prolonger les efforts de démocratisation et des projets d’égalité des chances.

Enfin, dans la lettre de motivation à l’attention de ses électeurs, le prochain chef d’établissement exprimait sa volonté de « contribuer au rayonnement de Sciences Po Toulouse », notamment via lePôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de l’Université de Toulouse et du réseau des six IEP de région.

La reconnaissance croissante de Sciences-Po Toulouse qui, ces dernières années, a remonté de manière considérable dans le classement des IEP, semble donc en voie de se pérenniser.


Margaux Benn