Toulouse. Convivencia, le premier festival à maintenir le cap cet été ?

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Toulouse. Convivencia, le premier festival à maintenir le cap cet été ?
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Alors que les annulations de festivals s’enchaînent en France et en Occitanie, celui de Convivencia a annoncé son grand retour cet été. Mais restrictions et distanciation oblige, le festival a dû trouver des moyens pour s’adapter.

À l’abordage ! La péniche musicale Convivencia revient cet été pour une 24e édition. “On a la chance de pouvoir adapter le format de l’édition”, se réjouit Cécile Heraudeau, codirectrice et programmatrice du festival. Pour maintenir le cap, la scène navigante a dû réduire son voyage (du 19 au 31 juillet) et par conséquent le nombre de ses escales (plus que 7). Elle accostera dans certaines villes – non dévoilées – des départements de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne et du Lot.

“Un rôle majeur à jouer”

Au fil des dernières semaines, l’équipe organisatrice a repensé les modalités de ce festival : “On est tous en télétravail, c’est pas le plus évident, avoue Cécile Heraudeau. On a dû trouver de nouvelles formes pour continuer à agir.”

La décision de maintenir ce festival vient des valeurs que Convivencia véhicule. “Vu ce qu’on défend, la culture pour tous, le vivre ensemble… C’est important d’arriver à tisser du lien entre différentes personnes, c’est important de continuer à agir et à être en capacité de trouver de nouveaux formats d’action, assure la codirectrice. On est convaincu que la culture a un rôle majeur à jouer pour retisser le lien social et renouer la proximité, surtout dans cette période”.

Un format réinventé pour maintenir le lien social

Personnel soignant, résidents, patients… À chaque escale, des concerts seront réservés aux plus confinés ou plus mobilisés. Mais Cécile Heraudeau garantit que “cette distance avec les autres festivaliers n’empêche pas tout lien social de se créer”. La péniche Tourmente, qui se transforme d’habitude en scène de concert, deviendra pour l’occasion une péniche radiophonique. Les festivaliers qui le voudront pourront naviguer de chez eux sur les ondes. Chaque escale du festival constituera un épisode de la série radiophonique.

Cécile Heraudeau explique ce format : “On est parti du constat qu’au vu de toutes les initiatives entreprises pendant le confinement avec notamment les lives confinés, il y aurait une saturation du virtuel. On a une partie du public qui n’utilise pas les réseaux sociaux donc on a voulu proposer autre chose. On s’est dit que la partie radio est bien adaptée à la situation. Ça permet de mettre en lumière les sons de la navigation, des voyages, d’un territoire… C’est important dans le voyage Convivencia. Et puis la radio c’est magique et c’est pas commun. Ça permet de suivre autrement un festival.”

Comme pour le public, le lien avec les bénévoles sera réinventé. “On est entrain de réfléchir à comment les impliquer d’une autre façon, quelle place leur donner cette année…”

L’art pour tous

Un seul artiste se produira lors de chaque escale. “On a privilégié des artistes qu’on connaît bien, c’est important qu’ils adhèrent à ce nouveau format, précise Cécile Heraudeau. Le festival veut garder l’itinérance avec la péniche Tourmente en station radio dont une partie sera accessible à tous.”

Pour voyager aux côtés de la péniche, des live sessions et des vidéos sur les réseaux sociaux seront de mise. Cécile Heraudeau rappelle cependant que “le cœur, c’est la radio”. L’art sera également au cœur du voyage. Lors des escales, des créations d’art contemporain seront exposées dans l’espace extérieur tandis qu’une oeuvre d’art embarquera sur la péniche pendant toute la durée du voyage. Produit par les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse en collaboration avec le Frac Occitanie Montpellier, un parcours d’art contemporain s’installera le long du canal du Midi, et ce pour tout l’été.

Un futur incertain

L’équipe Convivencia donnera plus d’informations sur la programmation et sur les modalités début juin. Mais elle a d’ores et déjà voulu notifier aux habitants des premières avancées. “On est à deux mois du festival. Niveau communication on est déjà hors délai. On souhaite tenir informé le public, les partenaires… indique Cécile Heraudeau. On travaille à un nouveau format festival Convivencia, on va tout faire pour y arriver. La priorité est de garantir des conditions d’accueil optimales. Si on ne peut pas garantir la sécurité des personnes, on sera contraint d’annuler.”

L’équipe organisatrice attend les précisions du gouvernement avec impatience. Quant à l’avenir du festival, Cécile reste optimiste : “On va voir comment ça évolue, on va continuer de s’adapter. Une chose est sûre, on vit une période où on remet en question nos pratiques et notre façon de travailler, livre-t-elle. Je pense qu’on ne pourra pas revenir comme avant, ça va faire évoluer le projet dans le bons sens.” D’autant plus que l’année prochaine, le festival fêtera ses 25 ans.

 

Lisa Hervé