Jules Guesde, un marxiste à l’origine du Parti socialiste

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Reliant le Tribunal de Grande Instance au Grand Rond, les allées Jules Guesde portent le nom d’un des créateurs du parti socialiste français. Journaliste, député puis ministre, son parcours a fait de lui un personnage politique incontournable de son époque.

 

Jules Bazile, alias Jules Guesde est né à Paris en 1845. Le baccalauréat en poche en 1863, il collabore très tôt avec des journaux républicains. Journaliste engagé, il écrit contre le régime impérial et décide alors de prendre le patronyme de sa mère, Guesde. En 1870, il critique vigoureusement l’entrée en guerre contre la Prusse. Il défend l’opinion républicaine dans « Le Progrès Libéral », un journal toulousain, en 1868. Son militantisme, sa virulence, mais surtout son soutien à la révolte contre le gouvernement en place, la Commune de Paris, lui coûteront 5 ans d’emprisonnement auxquels il échappera en s’exilant jusqu’en 1876. Il se réfugie en Suisse, en Italie et se rapproche du mouvement créé par Karl Marx en 1864.

 

« Jules Guesde a été un des acteurs principaux de la création du PS »

Dès son retour En France, il n’a qu’une seule idée en tête : diffuser les idées marxistes en créant son propre journal : « L’Egalité ». En 1882, il fonde avec Paul Lafargue le POF (Parti Ouvrier Français), le premier mouvement marxiste, qui sera notamment l’un des fondateurs de la fête du travail du 1er mai en 1889. Devenu très populaire dans le nord de la France, il est élu député de Roubaix en 1893. En 1902, le POF fusionne avec le Parti socialiste révolutionnaire pour former le Parti socialiste de France. « Jules Guesde a été un des acteurs principaux de la création du PS » explique Rémy Pech, ancien directeur de la faculté du Mirail, « il avait une grande qualité d’organisateur ».

En dépit de cette unification, « il est un peu éclipsé par le courant réformiste de Jean Jaurès ». Le courant « guesdiste » bat de l’aile malgré une seconde fusion entre le parti de Jaurès et le sien pour créer le SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) en 1905. Au fil du temps, sa santé se dégrade et l’empêche de jouer un rôle décisif au sein de son mouvement pour remonter la pente. Pourtant, entre 1914 et 1916, il occupera la place de ministre d’Etat. Favorable à la guerre, il pense que le conflit pourrait engendrer une révolution sociale qu’il qualifie de « renaissance ». Il décède le 28 juillet 1922 des suites de sa maladie et repose au cimetière du Père-Lachaise.

 

Article de Rémi Beaufils