Composé de pâte d’amandes, de meringue et d’écorces de citron confites, le Fénétra est la spécialité gastronomique de Toulouse. Méconnu, ce gâteau aux origines gallo-romaines était consommé « lors de la fête des morts » : la Férétralia.
Souvent comparé aux cannelés de Bordeaux, au nougat de Montélimar ou encore au parlementin de Rennes par les pâtissiers, le Fénétra est la pâtisserie typique toulousaine. Composée de pâte d’amandes, de meringue et d’écorces de citron confites, cette gourmandise « est très recherchée par les touristes qui le découvrent dans le Guide du Routard », explique la responsable de la boutique Regals, qui fait partie des trois adresses à vendre du « vrai Fénétra ». Ce gâteau, aux origines gallo-romaines, était consommé « une fois par an, au mois de mars lors de la Férétralia, la fête des morts, où les Toulousains se rendaient en procession à la grande nécropole du sud de la ville », raconte Jérôme Kerambloch, assistant du conservateur du Musée du Vieux Toulouse. Longtemps symbole de cette fête mêlant « festivités, jeux et spectacles de rue », il deviendra quelques années plus tard « le dessert incontournable des repas de famille du dimanche », souligne Jérôme Kerambloch.
Une tradition qui va s’éteindre à l’entre-deux-guerres, « qui a été fatale au Fénétra ». En effet, les pâtisseries vont arrêter sa fabrication et « sa fête a même totalement disparu des calendriers toulousains », ajoute l’assistant du conservateur. Aujourd’hui et depuis 1963, la fête du Grand Fénétra a été remise au goût du jour. Chaque dernier week-end de juin, une grande fête, hommage à cette gourmandise, est organisée. Alors, bien que le Fénétra ne soit plus aussi populaire qu’à l’époque et que « seules 3 pâtisseries en vendent toute l’année », il reste tout de même le gâteau symbole de la ville rose.
Une recette bien protégée
Il est donc difficile aujourd’hui d’acheter le Fénétra à Toulouse puisque « peu de pâtissiers connaissent la véritable recette », révèle la responsable de la boutique Regals qui la partage avec les pâtisseries la Bonbonnière et le Galonier. « La recette reste un secret pour le plus grand nombre, malgré les copies que l’on retrouve partout dans Toulouse ». La recette de ce gâteau reste donc bien protégée et les vrais toulousains amateurs de pâtisserie, eux, « ne manqueraient pas une grande occasion sans leur Fénétra », termine la responsable.
Article de Cécilia Moreau