Oreille tranchée, viol et course-poursuite à la une du journal des faits divers de Toulouse

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A ne pas manquer, le sort tragique d’une jeune femme violée puis jetée dans un tas d’immondices. Egalement, la clémence du tribunal toulousain pour un sauvageon de la route. Enfin, un différent anodin qui tourne à la mutilation macabre. Cette semaine encore, commissariats et tribunaux sont mis à rude épreuve. Toulouse Infos active ses gyrophares et revient sur les affaires les plus marquantes de ces derniers jours.

 

L’évènement de la semaine: La sauvage agression d’une jeune femme, violée et jetée dans une benne à ordure. A Toulouse, cette originaire de la capitale en visite pour quelques jours a sans doute fait la plus mauvaise rencontre de son existence. Les faits se sont produits samedi soir dans le hall d’un immeuble allées de Brienne, alors que la victime s’apprêtait à rentrer dormir chez des amis. Dans le vestibule, quelqu’un s’approche. C’est un homme, plutôt bien mis, qui veut savoir quel itinéraire prendre pour se rendre dans un secteur de la ville. Tout parait normal, en apparence. Mais en moins d’une minute, la situation dégénère. L’inconnu saisit la gorge de la jeune femme, impuissante devant la robustesse de son agresseur. Elle s’évanouit. Dans le corridor désert à cette heure avancée de la nuit, l’homme en profite pour la violer. Après le sévice, son corps inanimé est déchargé dans un des containers du local poubelle. Epouvantable. Dépêchée sur place, la police technique et scientifique est parvenue à isoler un ADN. Un profil déjà inscrit dans le fichier des services pour une tentative d’agression sexuelle dans le nord-ouest de la France. Le briseur de vie a été placé en détention et mis en examen. A la hauteur du traumatisme infligé, la sanction s’annonce très lourde.

 

Le verdict de la semaine: Trois ans de prison ferme. C’est la sentence prononcée par la Cour d’Appel de Toulouse à l’encontre d’Hakim Beria, pour vol de voiture, incendie de véhicule et port d’arme. Il y a deux ans, le comportement de cet homme de quarante ans au casier judiciaire déjà bien garni avait failli coûter la vie d’un policier. Les faits s’étaient déroulés en plein périphérique toulousain, à proximité de la sortie Palays. Au volant d’une voiture volée, il avait volontairement percuté l’agent qui le poursuivait en moto pour une infraction routière. Celui-ci, bien que légèrement blessé dans la collision, reste aujourd’hui encore très marqué par ce qui ressemble à une véritable tentative de meurtre. Malgré sa reconnaissance formelle du suspect, ce dernier s’est obstiné à nier toute participation aux faits. Cet habitué des procédures judiciaires n’en a jamais démordu, il n’était pas le conducteur de la Saab dérobée quelques semaines plus tôt. Son argumentaire impassible a finit par emporter le doute des juges. De sept années d’incarcération initialement prévues, le chauffard a vu sa peine miraculeusement réduite de plus de moitié.

L’insolite de la semaine: Ni léger ni drôle, mais peu banal tout de même. Le 29 octobre dernier, de jeunes individus passent commande dans un kebab à Muret. Pour une raison inconnue, le ton monte entre les affamés et un jeune serveur de l’établissement. Echaudée, la bande épaulée par d’autres petites frappes retourne quelques instants plus tard devant l’enseigne. L’employé du snack devine que la meute ne revient pas chercher un supplément frites, mais qu’elle souhaite en découdre. Le restaurateur, qui essuie des insultes, prend peur et tente de s’échapper. Mais les infréquentables anticipent la fuite et mettent sans ménagement l’homme à terre. C’est à ce moment là que l’un d’entre eux fomente une étrange punition. A l’aide d’une lame, ou de sa propre machoire selon les sources, il lui entaille l’oreille par un mouvement de sciage. L’apprenti-charcutier finit par se lasser de sa folle entreprise et décampe avec le reste de la troupe. Interpellé mercredi dernier, il a été placé en détention avec deux de ses complices. Heureusement pour la victime, son membre auditif n’a pas été entièrement sectionné. Comment comprendre cet acte? Peu de chance que ses agresseurs soient des inconditionnels de Blue Velvet. Etrange façon en tout cas de rendre hommage au chef d’oeuvre de David Lynch, dans lequel une oreille coupée retrouvée dans un champ démarre une folle intrigue…

 

Faits et méfaits:

Jeudi: Peu avant 22 heures, deux individus de 17 et 19 ans ont tenté d’agresser un homme dans le hall d’un immeuble, rue Bayard. Mauvaise pioche. Tout juste rentré d’un entrainement, ce jeune rugbyman a fait parler la poudre. Après avoir essuyé quelques beignets, les deux crevettes ont atterri dans la nasse des forces de l’ordre.

Vendredi: Dans la soirée, des gendarmes de la brigade d’Auterive en Haute-Garonne ont testé l’alcoolémie d’un automobiliste. Les agents ont décelé un taux effarant de 3,44 grammes d’alcool par litre de sang. Son permis de conduire a pris la direction des archives.

Samedi: Tard dans la nuit, trois individus ont séquestré la propriétaire d’une villa à Rangueil ainsi que trois de ses proches. Les quatre victimes ont été parquées dans un petit local de l’habitation sous la surveillance musclée d’un des malandrins. Pendant ce temps, l’autre partie de l’équipe a fait main basse sur du matériel informatique et de l’argent liquide.

Dimanche: Aux alentours de quatre heures du matin, une rixe sur fond d’ivresse avancée a opposé deux groupes de jeunes à la sortie de la discothèque Studio One. Pour impressionner ses adversaires, l’un des oiseaux a dégainé un pistolet à gaz puis effectué des tirs de sommation. Pinces au poignet, c’est au poste de police qu’il a fait l’after.

Lundi: Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné une dealeuse à quatre mois de prison ferme. Samedi soir rue Bayard, les policiers avait découvert un stock de poudre blanche dans la voiture de la jeune femme. La perquisition effectuée à son domicile avait également révélé que cette toxicomane notoire fabriquait puis revendait de la fausse cocaïne.

Mardi: Les gendarmes toulousains du PSIG, le peloton de surveillance et d’intervention, ont planqué en vain toute la nuit à la gare de Saint-Jory. Le but de l’opération était de prendre en flagrant délit d’éventuels dérobeurs de fils de cuivre. Ces câblages précieux sont extrêmement prisés des revendeurs et font l’objet depuis quelques mois d’une véritable razzia.

Mercredi: Monique Ollivier est officiellement devenue procureur générale de la Cour d’Appel de Toulouse et succède ainsi à Patrice Davost. Jusqu’ alors, elle était procureur de la République auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris. Détail « amusant », Monique Ollivier porte les mêmes nom et prénom, tristement célèbres, que la femme du tueur en série Michel Fourniret.

 

Par Christophe Guerra

Source: La Dépêche, Direct Toulouse