Soutien scolaire à l’UMP : « Ils expliqueront que le Figaro donne la vérité… Ce n’est pas ça l’éducation »

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Initiée par Jean-François Copé en avril, la « Révolution Civique » est en marche à Toulouse. En effet, la fédération UMP de Haute-Garonne se lance dans le soutien scolaire gratuit, tous les samedis à compter du 25 mai. Une décision hautement contestée tant par le parti socialiste que par les parents d’élèves et les syndicats d’enseignants.

 

« Cette initiative a pour vocation de renforcer ce que fait l’éducation nationale. C’est une mission d’intérêt général ». Lorsque les mots « endoctrinement » et « partis totalitaires » sont mentionnés par le président de la ligue de l’enseignement Jean-Michel Ducomte, Pierre Esplugas, porte-parole d’UMP 31 a du mal à comprendre. « C’est ridicule de nous comparer aux partis fascistes. Notre mission ici n’est pas de faire de la politique politicienne, on assure un service public. Faire de la politique, c’est aussi se rendre utile. » Et de soutenir que même recrutés parmi les militants UMP, « les professeurs (retraités, en activité ou étudiants) auront pour instruction de ne pas se comporter en militants ».

Pas de politique le samedi à l’UMP ? « On ne dispensera pas de matières où la politique peut intervenir », affirme Guillaume Bouquières. Le responsable départemental des jeunes populaires confirme un objectif de soutien aux enfants, rien de plus. Il s’amuse par ailleurs des accusations de la ligue de l’enseignement. « C’est assez paradoxal : cette ligue, comme pas mal d’associations de soutien scolaire de quartiers, est noyautée par le PS. Mais contrairement à nous, c’est fait de façon opaque ».

 

« Un parti est fait pour faire de la politique »

L’embrigadement, Joël Bouche, secrétaire fédéral du PS 31, ne le craint pas. « Je sais qu’ils n’iront pas jusqu’au bout, affirme-t-il. Il existe déjà des associations qui assurent très bien le soutien scolaire et qu’ils auraient mieux fait de soutenir quand ils étaient au pouvoir. » En revanche, il juge l’initiative « déplacée : un parti politique est fait pour faire de la politique. » Un point de vue partagé par Laurent Cadreils, secrétaire départemental du syndicat SNUipp-FSU, qui s’indigne. « Renvoyer la mission d’apprentissage en dehors de l’école est une bêtise, explique-t-il. C’est le rôle de l’école et de l’Etat. » Et d’insister sur la fonction fondamentale de l’enseignement : « On doit permettre aux enfants de se construire et de comprendre un monde complexe. Ça, ce n’est pas l’UMP qui le fera ! Ils expliqueront que le Figaro donne la vérité… Ce n’est pas ça l’éducation ! »

 

Article de Joséphine Durand