Jean-Christophe Sellin : « Le Front de Gauche doit afficher son autonomie politique »

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A Toulouse on connaissait les divisions à droite, désormais la gauche entre dans la danse. En effet, à un peu plus d’un an des élections municipales de 2014, Jean-Luc Mélenchon a annoncé ce dimanche qu’il y aurait une liste autonome Front de Gauche dans la ville rose. Interview de Jean-Christophe Sellin, représentant local du Parti de Gauche et tête de liste potentielle de cette coalition.

 

Toulouse Infos : Vous en êtes où concernant la constitution de la coalition Front de Gauche ?

Jean-Christophe Sellin : Le Parti de Gauche appelle tous ceux qui veulent affirmer l’autonomie politique à la gauche du PS à se regrouper lors de ces municipales. Myriam Martin de la Gauche anticapitaliste est sur la même position. A l’initiative du Front de Gauche, et du NPA à EELV, il s’agira de se rassembler autour de contenus en commun.

TI : Vouloir absolument une liste autonome, n’est pas une manière d’entrer dans une logique de représailles après le retrait de votre délégation ?

JCS : Quel que soit le comportement de Pierre Cohen, le Front de Gauche doit afficher son autonomie politique. Son attitude ne justifie en rien notre volonté de nous lancer dans ces municipales. Notre implication dans ces élections répond à un souci de démocratie. Le Front de Gauche ne veut tout simplement pas donner ses voix aux socialistes. Bien entendu, pour le premier tour, il s’agira d’orienter les électeurs vers nos représentants. Pour le deuxième, notre objectif sera plus exclusif : il consistera à éliminer la droite purement et simplement.

TI: Quelles problématiques allez-vous soulever lors de cette campagne ?

JCS: Il existe un certain nombre éléments qu’il faut absolument aborder dans le cadre de ces municipales. A commencer par le logement bien évidemment. Il faut également envisager la question des transports. Enfin, il ne faudra pas omettre  de se questionner sur la régie publique de l’eau. Enfin, nous devons réfléchir sérieusement à la métropolisation accélérée et tentaculaire de Toulouse qui se fait au détriment d’autres collectivités comme le Conseil Général par exemple.

TILe logement s’annonce comme le thème principal de votre programme. Quelles seront vos réponses face au mal-logement ?

JCS : Il faut savoir qu’à Toulouse, 3000 logements sont actuellement inoccupés. Une solution partielle se trouve donc dans leur réquisition. Ensuite, il s’agira de mettre en place un véritable encadrement pour l’hébergement d’urgence en accompagnant les personnes concernées. Mais il faut penser aux autres types de populations touchées par le mal-logement. Je pense aux étudiants pour qui nous souhaitons développer le principe de copropriété à des prix modiques en échange de menus services comme le soutien scolaire. Cette initiative nous vient de l’AFEV de Rennes qui permet aux étudiants de mieux se loger et de répondre à une exigence de solidarité.

Hamdani Nadia