Législatives : Thierry Cotelle, un esprit dissident dans une candidature saine

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Thierry Cotelle, candidat socialiste républicain, entouré de sa suppléante Marie-Pierre Gleizes et de Michel Perez, maire de Roquettes

La 9ème circonscription de Haute-Garonne ne connaitra pas la dissidence, à proprement parler. Mais un socialiste affrontera tout de même Christophe Borgel, le candidat officiel du PS sur ce territoire. Retour sur la candidature atypique de Thierry Cotelle.


Comment considérer Thierry Cotelle ? La tâche n’est pas simple. Adhérent du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le parti de Jean Pierre Chevènement, ce n’est pas sous cette étiquette qu’il se présente aux élections législatives. Il se pose en concurrent du socialiste Christophe Borgel, il bat campagne sous le label « majorité présidentielle » mais n’est pas un dissident. « Socialiste républicain » est le compromis qu’il a choisi pour entrer dans la course aux législatives. Une candidature soutenue par le collectif « Pour un PS digne » qui s’est créé en réaction à l’auto parachutage de Christophe Borgel sur la circonscription. Le collectif regroupe 5 maires socialistes de cette division qui risquent des sanctions pour leur comportement. Bref, cette candidature ressemble à une dissidence qui ne dit pas son nom. Pourquoi en est-on arrivé à une situation si ambiguë ?

 

Un contexte politique tendu

La 9ème circonscription est traditionnellement réservée à une femme. Le vote des militants qui devait départager les deux prétendantes au poste, Anne Crayssac, adjointe au maire, et Nadia Pellefigue, conseillère régionale, a été entaché d’irrégularités. Chargé de régler ce problème, le secrétaire national des élections Christophe Borgel est venu mener son enquête à Toulouse. En guise de solution, il décide de se présenter lui-même aux législatives, évinçant ainsi les deux femmes. Cet « auto désignation en tant que candidat officiel est un mépris des militants » dénonce Michel Perez, maire de Roquettes et membre du collectif Pour un PS digne.

Le contexte de cette candidature « a été un élément déclencheur » pour Thierry Cotelle. Il affirme même que « face à un candidat socialiste issu du territoire, je me serais retiré ». C’est donc bien pour défier Christophe Borgel, que le « socialiste républicain » se présente. Et il n’hésite pas à s’attaquer à la personnalité de son rival,  « il manque de probité et d’intégrité » lance-t-il.

 

Thierry Cotelle, un candidat intouchable

Thierry Cotelle est déterminé à aller jusqu’au bout de la bataille, car il est « le candidat légitime du territoire ». S’il est présent au second tour, il ne se désistera pas en faveur de Christophe Borgel. « Ce sera un test grandeur nature, une sorte de primaire socialiste ».

Rien ne pourra arrêter le candidat,  il est intouchable. « Ce n’est pas un dissident car il ne fait pas partie du Parti Socialiste, et aucun accord ne l’empêche de se présenter » souligne Sébastien Denard, président départemental du PS. Mais ce n’est pas le cas des 5 maires du collectif, « ils sont placés devant la commission des conflits, ils risquent une exclusion provisoire ou un blâme » précise Sébastien Denard. Conscients de ces enjeux, « on assumera quoiqu’il arrive » déclare Michel Perez.

L’animosité est à son comble dans la 9ème circonscription. La campagne tourne à la guerre des clans. On en oublierait presque que l’adversaire majeure de tous les socialistes confondus sera Elisabeth Pouchelon, la candidate UMP.

 

Coralie Bombail