Législatives : François Simon, le « socialiste défroqué » soutenu par le PS

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François Simon, candidat EELV aux élections législatives dans la 3ème circonscription de Haute-Garonne. Photo / CTDRDans la troisième circonscription de Haute-Garonne la campagne en vue des élections législatives bat son plein. François Simon, candidat Europe Ecologie – Les Verts soutenu par le Parti Socialiste doit relever un double défi, affronter le candidat UMP, Jean Luc Moudenc, et le candidat socialiste dissident Alain Fillola.


A trois semaines du premier tour des élections législatives, François Simon a conscience qu’il va falloir « guerroyer jusqu’au bout pour permettre à François Hollande d’obtenir une majorité parlementaire forte ». Le candidat investi par EE-LV devait être le seul à représenter cette « majorité de la diversité » sur la troisième circonscription. Mais en dépit de l’accord passé entre les verts et le PS, le maire de Balma, Alain Fillola, a décidé de présenter sa candidature. Une dissidence qui « redonne un soupçon d’espoir à Jean Luc Moudenc » regrette François Simon. Pour son comportement, Alain Fillola a été exclu du PS, « aujourd’hui c’est un homme seul » déclare l’écologiste. Le combat sera tout de même compliqué. Jean Luc Moudenc, président de l’UMP 31 et récemment nommé secrétaire national de l’UMP, en charge de la démocratie locale, est un adversaire de taille. En outre la circonscription « a été taillée pour faire gagner la droite » souligne François Simon. Aux élections présidentielles, François Hollande réalise son score le plus bas de Haute-Garonne, avec 52,63% des voix. Au premier tour, c’est la seule circonscription où Nicolas Sarkozy arrive en tête.

François Simon est-il à la hauteur du défi ? Alain Fillola a affirmé qu’il « n’avait pas l’assise suffisante pour battre Jean Luc Moudenc », et a évoqué son parcours atypique, « en me traitant de socialiste défroqué » rapporte l’écologiste. Le candidat a en effet commencé son engagement politique au sein du PS, puis il a rejoint les altermondialistes avant de militer avec Europe Ecologie – Les Verts. C’est après la défaite de Lionel Jospin en 2002, et la réforme des retraites de 2003 que François Simon a exprimé son désaccord avec le PS, « tout en restant en bons termes » précise-t-il. Mais sur le fond, les idées du candidat ne changent pas. « J’ai toujours considéré qu’il fallait concilier les questions écologiques et sociales » explique-t-il.

Aujourd’hui François Simon a confiance dans le nouveau gouvernement. « François Hollande n’a pas fait de promesses qu’il ne pourrait pas tenir, y compris concernant la transition écologique ». Même si le candidat a changé de camp, il se dit prêt à « défendre le programme du Président de la République ». Bref, la candidature dissidente d’Alain Fillola n’entache en rien l’accord passé entre les deux partis. «Je suis heureux de faire campagne sous les logos que j’ai soutenu » affirme le candidat écologiste.

 

Coralie Bombail