Loïs Henry : « En rejoignant de Veyrac, Etienne Cardeilhac a choisi la politique politicienne »

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Le 15 juillet dernier, le Mouvement des jeunes pour Toulouse a décidé d’apporter son soutien à la candidature Christine de Veyrac. Une décision « à l’unanimité » que conteste Loïs Henry, conseiller politique d’Etienne Cardeilhac-Pugens, créateur du site web du MJT et chargé de mission sur les questions lycéennes. Il s’explique :

 

« J’ai rejoint le MJT, fondé par Étienne Cardeilhac-Pugens, en 2011 lorsque je cherchais un projet à construire pour faire de la politique autrement. Je suis ensuite devenu le conseiller politique d’Etienne et je l’ai accompagné pour faire du MJT un mouvement d’idées. Aujourd’hui, je dénonce le tournant autoritaire qu’a connu le mouvement et je regrette la mort de fait d’une idée qui promettait tant. Etienne avait fait le MJT avec l’aide et l’appui de Jean-Luc Moudenc pour que la jeunesse ait son mot à dire aux Municipales et ce, dans une indépendance véritable des appareils politiques. Le 11 Juillet, Etienne présentait le projet municipal pour la jeunesse à Jean-Luc Moudenc en présence d’un grand nombre de sympathisants. Il était enthousiaste en annonçant qu’il suivrait Jean-Luc Moudenc pour les Municipales et il fut applaudi par tous les sympathisants présents grâce à cet acte de loyauté envers celui qui avait tout fait pour la vie du mouvement. Le député toulousain avait alors assuré à tous les gens présents que le projet du MJT servirait de base au programme qu’il présenterait aux toulousains. Ce jour-là fut la véritable réussite du MJT comme groupe. Un mois plus tard, Etienne annonçait que le MJT rejoignait Christine de Veyrac » raconte Loïs Henry.

« Alors que son objectif était rempli, Etienne a fait le choix de la division en s’alliant contre son propre projet. Comme il le rappelait lui-même dans un communiqué suite à l’annonce de la candidature de Christine deVeyrac : « Seule l’unité permettra la reconquête du Capitole en 2014, la division serait une grave erreur laissant la possibilité́ d’une triangulaire avec le front national au second tour ». Dès lors, on peut se questionner sur les avantages personnels qu’Etienne a pu tirer de cet accord » insiste son conseiller politique qui « dénonce ainsi la motivation de ce choix qui est sujette à caution pour un homme qui prétendait vouloir s’intéresser seulement à la jeunesse en mettant de côté la politique de salon ».

« Il prétend que le MJT soutient Christine de Veyrac, mais c’est faux. C’est l’acte d’une seule personne soutenue par ses amis. Il faut le dire, ceux qui suivront Etienne aux côtés de  Christine de Veyrac le feront pour une raison simple : ils font désormais partie d’un cercle familial qu’ils n’ont pas le cœur d’abandonner, comme un ami à qui on se doit de donner un coup de main. Et pour cause, Etienne a privatisé un mouvement uniquement voué à ses propres intérêts en écartant avec le temps ceux qui ne lui juraient pas une fidélité sans faille. Quoi qu’il en soit, sa décision n’est pas celle d’un coordinateur d’idées, d’un leader dans un groupe, mais plutôt celle d’un chef autoritaire ».

« A l’époque, il avait trouvé les mots adéquats au sujet de la candidature de Christine de Veyrac  : « les militants et sympathisants ont leur mot à dire. Lorsqu’on se dit « démocrate », on ne s’autoproclame pas candidat ». Qu’a fait Etienne dans le fond ? Il a trahi les sympathisants du MJT en prenant une décision à l’aidede ce cercle proche d’amis sans jamais sonder quiconque en dehors ».

« Malgré l’affection que je lui porte, la vérité est là : en rejoignant Christine de Veyrac, il a choisi la politique politicienne tant critiquée, il a choisi la contradiction d’un entourage plutôt que celle d’une équipe, il a choisi de vendre son pari pour un parti. En fait, aujourd’hui, la seule influence politique d’Etienne est réduite à celle de chaque citoyen : famille, amis, connaissances proches. Ses choix individualistes ont paradoxalement fait de lui un homme seul. C’est pourquoi, aujourd’hui, en tant que membre presque historique de cette belle idée, je démissionne d’un mouvement que je ne reconnais plus, qui se banalise, et même, pour ainsi dire, qui n’a plus aucune raison d’exister. En conséquence, j’appelle la jeunesse toulousaine à refuser l’instrumentalisation de ses intérêts en fuyant ceux qui ne cherchent qu’à créer des déchirures politiciennes pour servir leurs ambitions et en rejoignant en bloc Jean-Luc Moudenc. La jeunesse toulousaine mérite mieux que le sacrifice de ses intérêts mené par l’orgueil froissé d’un seul homme. Parfois, les spéculateurs politiques savent aussi bien tabler sur les déchirures que certains financiers de Wall-Street ».

 

Guillaume Truilhé