Illégalité, Discrimination, Séquestration : Les méthodes de la Croix Rouge à Toulouse

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Ces derniers jours, la Croix Rouge gestionnaire du CHU Escale, 21 rue Norbert Casteret, a « touché le fond en matière de droits humains » selon le Dal.

 

En effet, six des hébergés du CHU, militants du Comité DAL Toulouse-Escale, ont décidé de se maintenir dans leur hébergement comme ils en ont le droit selon l’article L 345-2-3 du Code de l’Action Sociale et des Familles : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »

« Cela, car la Croix Rouge n’a pas assuré sa mission de réorientation vers un autre hébergement lors de la fermeture pour un mois du CHU, préférant remettre à la rue les 39 hébergés du CHU sans leur proposer aucune solution » souligne le Dal.

« Non content de voir des hébergés réclamer le respect de leur droit, la responsable du CHU Escale, Mme Soret, a envoyé un veilleur de nuit menacer les 6 militants de les mettre sur liste rouge de la Croix Rouge et de faire appel à la police s’ils ne revenaient pas sur leur décision. Face au refus de ses derniers à renoncer à leur droit, la Croix Rouge les a sanctionné dans la foulée d’interdiction d’hébergement pendant deux mois dans leurs structures, appliquant ici une discrimination contre ceux qui luttent pour leurs droits. Par la suite, la Croix Rouge a fait venir un huissier de justice constatant la présence des 6 hébergés revendiquant leur droit au maintien à l’hébergement. Dans la foulée, via la responsable du CHU, Mme Soret, la Croix Rouge nous a appris qu’une procédure judiciaire au civil était lancée à l’encontre des 6 hébergés » expliquent les militants.

« Le soir même la Croix Rouge faisait appel à la police en lui demandant d’expulser les hébergés, ce que la police, constatant la présence de trois des hébergés sur les lieux, n’a pu faire, une procédure judiciaire étant en cours. La police a cependant conseillé à la Croix Rouge de l’appeler à la moindre effraction pour pouvoir intervenir. La responsable a alors verrouillé le portail électrique donnant accès au CHU espérant qu’un d’un des trois hébergés qui étaient en dehors du CHU au moment de l’intervention de la police, passe par le muret adjacent pour que ce soit considéré comme une effraction et justifie une intervention de la police » raconte le Dal.

« Le groupe des six hébergés se retrouvent alors scindé en deux, trois d’entre eux étant bloqués à l’intérieur, et ne pouvant sortir sous peine de ne pouvoir rentrer, et trois autres étant à l’extérieur ne pouvant entrer là où ils devaient être hébergés. Dans le premier cas il s’agit pour nous d’une séquestration et dans le second d’une obstruction à leur droit au maintien à leur hébergement.Les trois militants à l’extérieur ont décidé de camper devant le centre jusqu’à ce que la situation se débloque, les trois militants bloqués à l’intérieur ont quant à eux décidés de rester dans le CHU et de n’en partir que quand une solution de ré-hebergement leur sera proposée comme la loi le veut (article L 345-2-3 Code de l’Action Sociale et des Familles). Séquestrés à l’intérieur, ils ne peuvent effectuer leurs formalités administratives, accéder à leur adresse postale, se nourrir convenablement, avoir accès à des soins de santé… »

Pour le Dal, « les méthodes de la Croix-Rouge sont clairement des attaques aux droits humains les plus élémentaires : maintien à l’hébergement, discrimination militante, obstruction au maintien à l’hébergement, séquestration… »

Le DAL Toulouse demande à la Croix-Rouge de revenir sur toutes ces décisions. « Nous prenons acte en tout cas de ces agissements scandaleux et inhumains de la part d’une organisation soi-disant humanitaire. Dès aujourd’hui nous saisissons la LDH, et demandons aux associations de prendre position sur de tels agissements ».

 

Communiqué de presse