Refondation de l’école : le sénat doit mettre fin à la discrimination linguistique

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Le 21 mai prochain va s’ouvrir au Sénat l’examen du projet de loi « d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République ». Si le texte initial faisait l’impasse sur l’enseignement des langues régionales, les amendements présentés par des députés, issus de différentes tendances, ont débouché sur les ajouts suivants :

– Article 18 bis : « Les activités complémentaires [proposées par les collectivités] peuvent porter sur la connaissance des langues et des cultures régionales »

– Article 27 bis : « Après accord des représentants légaux des élèves ou des élèves eux-mêmes s’ils sont majeurs, les professeurs peuvent recourir aux langues régionales chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement de la langue française.»

– Références à l’enseignement des langues régionales dans l’annexe.

« La rédaction de cet article 27 bis est dangereuse et constitue une réelle régression, en marquant un recul de plus de 50 ans en arrière ! C’est une véritable discrimination linguistique : demande-t-on l’autorisation parentale pour enseigner d’autres langues ou d’autres matières ? Même la loi Deixonne, voté en 1951 était plus positive : « Les maîtres sont autorisés à recourir aux langues régionales dans les écoles primaires et maternelles chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement, notamment pour l’étude de la langue française ».

La consolidation des modalités d’enseignement des langues régionales dans la loi est d’autant plus importante que, malgré un effort volontariste observé dans certaines collectivités territoriales, en particulier les Régions, l’UNESCO, dans son «Atlas des langues en danger» considère que toutes les langues régionales de l’Hexagone sont menacées de disparition.

Alors que M. Peillon a indiqué lundi au micro de RMC que le nombre de postes aux concours du CAPES langues régionales allait être augmenté, le Partit Occitan souligne que pour 2014 ces postes sont les seuls qui n’augmentent pas, contrairement aux autres langues. Avec 4 postes ouverts pour le CAPES occitan, les départs à la retraite ne pourront même pas être remplacés…

Le Partit Occitan interpelle les sénateurs de la majorité, comme de l’opposition, pour qu’ils déposent et votent des amendements qui permettent de supprimer cet article discriminatoire et qui puissent aboutir à une nouvelle loi qui donne un réel cadre juridique au développement de l’enseignement de l’occitan.

Par ailleurs, le Partit Occitan invite également les sympathisants de la cause occitane à se joindre au rassemblement devant l’Unesco à Paris, ce mercredi 15 mai à 11h sur le parvis de l’Unesco à Paris, à l’appel du collectif associatif pour les langues, pour demander l’asile culturel auprès de l’Unesco en faisant une demande solennelle de mise sous protection de l’UNESCO. »

 

Communiqué de presse