« Avant d’insulter la démocratie, relisez vos manuels de science politique et vos livres d’histoire, Madame Barjot »

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En tant que démocrate, républicain et centriste, Philippe Lasterle a tenu à réagir aux « scandaleuses déclarations de Frigide Barjot (« Hollande veut du sang. Il en aura »), porte-parole du collectif La Manif pour tous, au lendemain de l’adoption par le Sénat du projet de loi de mariage pour tous et de l’annonce de l’avancée au mercredi 17 avril de l’examen en seconde lecture du texte par l’Assemblée nationale ».

C’est vêtue de rose et de bleu, les deux couleurs qu’arborent les croisés du néo-conservatisme clérical, identitaire et homophobe qui l’escortent, que Frigide Barjot a déclaré après l’adoption par le Sénat du projet de loi instaurant le mariage pour tous et ouvrant l’adoption aux couples homosexuels mariés et la décision d’avancer à mercredi son examen en seconde lecture par l’Assemblée nationale : « Hollande veut du sang. Il en aura. Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature ». Pareils propos sont intolérables et préoccupants. Ils doivent interpeller les démocrates et les républicains de tous bords.

Pour ma part, en tant que centriste et membre de l’UDI, et par delà la condamnation du caractère éminemment homophobe et réactionnaire de la démarche du collectif dont Mme Barjot est la porte-parole, je considère que l’acharnement des adversaires du mariage pour tous à nier la loi de la démocratie représentative – laquelle veut que, lorsqu’un texte est adopté par le Parlement au terme d’un débat démocratique et contradictoire, il devient la loi et s’applique à tous – relève d’une conception antidémocratique du fonctionnement de nos institutions. A la violence verbale et physique et au refus du fait majoritaire qui fonde notre démocratie représentative, La Manif pour tous, qui fait l’apologie de l’intimidation, ajoute aujourd’hui des appels à la guerre civile. C’est inacceptable. Une telle attitude est une insulte autant qu’une menace envers notre démocratie.

C’est pourquoi je demande à Mme Barjot et à ses brigadistes de cesser leur sinistre entreprise, y compris à Toulouse où des élus de la République ceints de leur écharpe cautionnent ces intolérables dérives. Et je les invite à lire les manuels de science politique qui expliquent la différence entre une démocratie et une dictature ainsi que les livres d’histoire qui rappellent que le bleu et le rose étaient les couleurs que portaient les homosexuels déportés pendant la seconde guerre mondiale. Ils y apprendront ainsi que, parmi ces « triangles roses » et ces « rubans bleus », figurait un certain Pierre Seel (auteur de l’ouvrage Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel) qui a donné son nom à une rue toulousaine.

 

Communiqué de presse