Fraude Fiscale et « affaire Cahuzac » : Solidaires Finances Publiques écrit au Président de la République

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La situation « que nous constatons dans le pays au travers de ce qu’il est convenu d’appeler ‘l’affaire Cahuzac’ nous consterne et dans cette période de grave crise morale et sociale » explique le syndicat Solidaires Finances Publiques qui « s’efforce de défendre les agents de la DGFIP, en première ligne face à des citoyens de plus en plus hostiles à l’impôt depuis les révélations de l’ancien ministre du budget ». Communiqué de presse du syndicat :

« Au delà, notre syndicat poursuit son combat pour qu’une véritable justice fiscale s’instaure et favorise un consentement à l’impôt en pleine déliquescence. Celà passe notamment, au delà de quelques ‘belles paroles’ qui sont prononcées actuellement sur l’enjeu que représenterait la lutte contre la fraude, par un soutien et un renforcement de notre administration qui ne semble malheureusement toujours pas à l’ordre du jour du gouvernement.

Solidaires Finances Publiques tient donc à attirer à nouveau l’attention sur plusieurs points essentiels qui ont été repris dans une lettre adressée au Président de la République et transmise aux parlementaires de Haute Garonne :

– Le nécessaire soutien à apporter aux agents de la DGFiP, en première ligne face aux usagers, et qui subissent depuis cette semaine les remarques désabusées ou aggressives de contribuables exaspérés par les pratiques qui viennent d’être révélées par leur ancien ministre de tutelle.

– L’enjeu du consentement à l’impôt qui est primordial pour le pacte républicain. Il était déjà mis à mal par les difficultés sociales et la perte de repères civiques sur le sens de l’impôt, problèmes aujourd’hui renforcés par le sentiment d’un traitement inégalitaire et injuste au regard de la fiscalité.

– La nécessité d’engager des moyens législatifs, humains et matériels pour lutter contre la fraude fiscale estimée à 60 milliards dans le pays, et à plus de 1 milliard en Haute Garonne. Notre syndicat, seul ou en collaboration avec plusieurs organismes nationaux et internationaux (ATTAC et Tax Justice Network par exemple), est porteur de multiples propositions qui, non seulement doivent être entendues mais mises en œuvre au plus vite.

– En finir avec les suppressions d’emplois à la DGFIP qui a été l’administration la plus touchée par les suppressions d’emplois décidées par les gouvernements successifs au titre, notamment, d’une exemplarité qu’autant les uns que les autres auraient été bien inspirés de s’appliquer.

Solidaires Finances Publiques espère qu’au delà du « choc de moralité » qui nous est promis, la crise actuelle permettra une prise de conscience réelle sur ces enjeux, suivie d’effet concrets, en particulier pour garantir les moyens humains, matériels et législatifs nécessaires à notre administration. »

 

Communiqué de presse