François Chollet : « Transports, c’est la méthode qu’il faut revoir »

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La politique conduite depuis 2008 par la majorité municipale en matière de déplacements urbains souffre d’un grave problème de méthode. Elle s’avère punitive à l’égard des automobilistes et s’appuie sur une concertation en trompe-l’œil.

Premier exemple : la liaison multimodale sud-est (LMSE). Récemment inaugurée, cette voie rapide de 5 km réservée aux bus, qui réduit à la portion congrue la part de chaussée empruntable par les voitures, est symptomatique d’une politique qui stigmatise l’automobiliste contraint d’emprunter un parcours du combattant chaque jour un peu plus insupportable au lieu de l’accompagner progressivement par une offre étendue et adaptée vers le report modal sans lequel il est vain d’envisager un hypothétique décongestionnement.

Deuxième exemple : le projet de bus à haut niveau de service (BHNS) qui doit relier sur 18 km la gare Matabiau à Plaisance-du-Touch, via les quartiers toulousains de Saint-Cyprien et de Lardenne. Il illustre, quant à lui, l’imparfaite concertation préalable qui prévaut dans l’élaboration de plusieurs projets d’envergure. Outre qu’il a fallu attendre trois mois pour que soit prise en compte la demande des Toulousains d’être consultés, la réunion attendue par les habitants de Lardenne (fortement impactés par le projet) qui s’est tenue le 20 mars au Zénith n’a pas levé les inquiétudes relayées par plusieurs associations.

Dans un document de décembre 2012, à la question « Le BHNS passera-t-il obligatoirement par l’avenue de Lardenne ? », Tisséo répondait « Non. Plusieurs itinéraires sont étudiés. Le choix reste totalement ouvert ». Pourtant, mercredi soir dernier, l’examen superficiel des tracés alternatifs (appuyé sur des projections de fréquentations dont personne ne peut dire avec certitude qu’elles se réaliseront) n’avait qu’un objectif : tenter de convaincre de l’absence d’alternative au tracé par Lardenne ; le seul, nous dit-on, qui fasse du BHNS un projet d’agglomération. La démonstration n’a pas convaincu.

Aussi, pour que cesse le blocage et que soit évité tout passage en force, il me paraît nécessaire d’étudier sérieusement les tracés alternatifs (en particulier, l’option Ramelet Moundi) et d’amender le projet en tenant compte de l’avis des riverains. Un projet de l’importance du BHNS de l’Ouest toulousain (dont le coût prévisionnel s’élève à 180 millions d’euros) ne peut être mis en œuvre sans l’accord des populations auxquelles il s’adresse.

 

Communiqué de presse