Philippe Lasterle : « L’homophobie n’est pas une opinion »

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Au lendemain de la manifestation parisienne en faveur du mariage pour tous à laquelle il a participé, Philippe Lasterle, de l’UDI 31, s’inquiète de la « recrudescence de l’homophobie » et appelle à « la combattre ». Communiqué.

« Le projet de loi instaurant le mariage pour tous sera voté. C’est une réforme juste et soutenue par une majorité de nos concitoyens. Et, signe que les esprits évoluent positivement, des voix, de plus en plus nombreuses, s’élèvent au centre (Chantal Jouanno, Jean-Louis Borloo, Jean-Christophe Lagarde) et à droite (Roselyne Bachelot, Franck Riester, Benoist Apparu) en faveur du mariage pour tous.

Hélas, conséquence inattendue et regrettable du débat qui s’est engagé, la parole homophobe s’est libérée ces dernières semaines. Confirmée par les associations qui luttent contre les discriminations envers les personnes LGBT (SOS Homophobie, Le Refuge…), cette recrudescence de l’homophobie, qui trouve une traduction particulièrement virulente sur les réseaux sociaux, doit nous préoccuper.

L’homophobie n’est pas une opinion. Non seulement elle est contraire aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent notre pacte républicain mais surtout elle blesse et tue. Il faut la combattre avec détermination. Pour cela, il convient de renforcer les moyens dédiés à la sensibilisation et à la prévention notamment en milieu scolaire, de mieux accompagner les associations qui viennent en aide aux victimes et d’appliquer avec fermeté les sanctions prévues par le code pénal à l’encontre des auteurs des actes homophobes.

Le Gouvernement a présenté, à l’automne dernier, un programme d’actions contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Il contient de bonnes mesures. Mais il faut aller plus loin.

Il convient, d’une part, de mettre en œuvre un plan pluriannuel de lutte contre l’homophobie doté des moyens budgétaires à la hauteur de l’enjeu et impliquant, à l’image du plan mis en œuvre au Québec en 2011, tous les acteurs publics (Etat, collectivités) et privés (associations, entreprises) et, d’autre part, d’inscrire dans la Constitution le principe d’égalité des droits entre hétérosexuels et homosexuels et le refus de toute discrimination liée à l’orientation sexuelle.

Réformer notre Constitution afin de compléter son article 1er – qui pourrait être rédigé ainsi : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de religion, d’orientation sexuelle ou d’identité de genre » – serait la traduction symbolique et juridique de notre détermination collective à lutte contre l’homophobie et la transphobie.

L’initiative pourrait en être prise à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie le 17 mai prochain » termine Philippe Lasterle.