Rassemblement en soutien à Houria Bouteldja, ce lundi à Toulouse

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Le 15 octobre 2012, Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR) comparaîtra devant la cour d’appel de Toulouse. Elle est poursuivie pour « injure raciale contre les français » par l’Agrif, une organisation d’extrême-droite. Communiqué de presse de la ligue des droits de l’homme :

La raison ? La militante anti-raciste a utilisé le terme de « souchien » en référence aux partisans de l’expression « français de souche », néologisme que l’extrême-droite xénophobe s’est empressée d’orthographier « sous-chiens » afin de prêter une pensée raciste anti-blancs à la porte-parole du PIR. L’AGRIF cherche à obtenir par ce procès la première condamnation d’une militante politique pour « racisme anti-blanc ».

Le 14 décembre 2011, Houria Bouteldja a été relaxée, le juge estimant que la catégorie « français de souche » “n’est en aucun cas un acquis validé par la recherche scientifique”. Sans surprise, l’AGRIF a fait appel du jugement. Le parquet, qui pendant le procès avait requis la relaxe, a finalement fait appel en début 2012. Par conséquent, Houria Bouteldja sera jugée à nouveau par la Cour d’appel de Toulouse le 15 octobre 2012.

La justice française, qui a jugé recevable la plainte de l’Agrif, se rendra-t-elle complice des combats de l’extrême-droite contre la liberté d’expression ?

Nous dénonçons la conception raciale de l’identité française de l’AGRIF et de ses soutiens. Par ses recours répétés à la justice, l’ancien élu FN Bernard Anthony prétend défendre les français de souche, victimes d’un douteux « racisme anti-français ou anti-blancs ». Son combat idéologique est soutenu par plusieurs organisations et personnalités médiatiques. Ainsi, début 2012, Riposte laïque a demandé à Claude Guéant que Bouteldja soit déchue de sa nationalité et expulsée de France.

La « lepénisation des esprits » avance. Par une dérive, les organisations antiracistes et progressistes sont devenues la cible de l’extrême-droite. Nous ne pouvons pas laisser l’extrême-droite occuper l’espace politique et tenter d’entraver la liberté d’expression voire d’y mettre fin, ni développer la haine xénophobe en criminalisant la parole politique. Au-delà de nos divergences d’analyse, nous, signataires de cet appel, appelons l’ensemble des citoyen(ne)s, syndicats, associations et parti progressistes à se mobiliser pour la défense de la liberté d’expression, condition nécessaire de l’existence même de nos combats.