Travaux Publics en région Midi-Pyrénées : « déjà 2000 suppressions d’emplois »

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Le président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), Patrick Bernasconi, a alerté sur le risque réel qui pèse sur l’emploi dans les Travaux Publics à l’occasion d’une conférence de presse le 12 juillet dernier. Communiqué :

« Dans notre région, on constate, depuis 2007, une dégradation des indicateurs mesurant la conjoncture du secteur des Travaux Publics, et aucun signal de reprise d’activité n’est observé dans les prochains mois.

En effet, l’absence de prévision des principaux donneurs d’ordre crée un manque de lisibilité : 89% des entreprises de Travaux Publics de la région ont un carnet de commande inférieur à 6 mois,  dont 47% inférieur à 3 mois.

A cela s’ajoute les heures travaillées en net rempli, un allongement des délais de paiement, des difficultés de trésorerie, un renforcement de la concurrence étrangère, les contraintes et exigences des maitres d’ouvrage publics en matière environnementale, d’insertion, de sante, de sécurité et de délais en augmentation…

Parallèlement,  les collectivités locales, qui concourent à 54% du chiffre d’affaires de nos entreprises,  sont confrontées à l’assèchement des crédits. Sans possibilité de trouver les emprunts bancaires nécessaires au bouclage financier de leurs projets d’infrastructure, les collectivités n’auront d’autre choix que de les repousser voire de les annuler. Laissant ainsi des entreprises sans activité.

Si les collectivités locales ont des problèmes de financement, les entreprises de Travaux Publics auront des problèmes de marchés.

Notre profession n’est pas rassurée par les difficultés que rencontre l’Etat à proposer une solution pour pallier efficacement la disparition de la banque spécialisée dans le financement des collectivités locales (Dexia). Elle réclame donc d’urgence la transformation du projet en une Banque publique de l’investissement local sur le modèle de ce qui existe dans de nombreux autres pays européens.

La conséquence de l’absence d’une décision rapide sur le sujet sera une diminution drastique de l’investissement des collectivités locales  et  donc  de  la  qualité  et  de  la  sécurité  des infrastructures ; sans investissement, pas de chantier, sans chantier, baisse des effectifs dans les entreprises.

Le secteur, en Midi-Pyrénées, déplore la perte de 2000 emplois en 5 ans (personnels permanents et intérimaires). Sans compter les 1000 emplois impactés par les défaillances des entreprises.

Si nos perspectives d’activité pour 2012 estimées à -3% se confirment (-6% entre 2007 et 2011), ce seront 500 emplois de plus qui seront directement détruits.

Nous arriverons ainsi, fin 2012, à une perte de 3500 emplois. » déclare Patrick Bernasconi dans un communiqué.