Le Partit Occitan dit stop aux incohérences de Jean-Luc Mélenchon sur les langues régionales

304

Plusieurs candidats, en particulier Eva Joly ou François Hollande, se sont engagés à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires pour protéger les langues de France comme 25 autres pays l’ont déjà  fait en Europe. A contrario, Jean-Luc Mélenchon, tout comme Nicolas Sarkozy, dénonce les « dangers sur notre République » que ferait peser ce texte. Communiqué du partit occitan :

Quelle cohérence pour le Front de Gauche, qui prétendait le samedi 31 mars dernier « promouvoir la reconnaissance de la richesse que représente la diversité des langues et des cultures », lors de la grande manifestation qui a réuni 30.000 personnes à Toulouse pour la défense de l’occitan ?

C’est la déclinaison de la Charte dans le droit français qui assurera la promotion des langues régionales. Le reste n’est qu’une manière de laisser s’éteindre cette richesse linguistique.

Le Partit Occitan dénonce avec fermeté ce double discours et rappelle ses positions, portées par Eva Joly et en partie reprises par François Hollande : la défense des langues et cultures régionales doit être l’objet d’une loi cadre avec des mises en œuvre en fonction de la réalité des territoires (comme cela est déjà  le cas avec les lois littoral ou montagne par exemple). Les régions, œuvrant déjà  pour les langues régionales, doivent pouvoir en la matière disposer de compétences règlementaires.

Dans ces propositions, J.-L. Mélenchon voit un « démembrement de l’égalité des citoyens devant la loi ». Mais alors que propose-t-il ? Un apprentissage de l’occitan par tous les élèves, de manière indifférente, qu’ils soient à  Nantes, à  Strasbourg ou à  Toulouse ? Le dogme égalitariste, loin des valeurs d’égalité et de diversité, va à l’encontre du bon sens comme de l’intérêt pédagogique !

Engager la France dans une véritable régionalisation n’est en rien une atteinte à la république ou un repli identitaire. Au contraire, en rapprochant les citoyens de la décision, en conférant aux régions la capacité d’adapter les textes législatifs, le fédéralisme redonne de l’efficacité à la loi et renforce la démocratie locale. C’est aux niveaux local et régional que la démocratie est la plus proche des citoyens et les mesures prises y sont souvent plus pertinentes.

Ce qui est privilégié dans toute l’Europe, serait dans la France de J.-L. Mélenchon, un scandale et un crime ? Retisser du lien social au cœur des territoires, donner du sens aux politiques régionales, favoriser les regroupements interrégionaux, réinventer l’Europe sociale et solidaire, promouvoir un réel développement durable du local au global passe par une nouvelle organisation démocratique et institutionnelle.

La sixième république doit s’affranchir du carcan des Etats nations qui va à l’encontre des intérêts des territoires comme des travailleurs. Entre la tentation centraliste, le danger nationaliste et la promotion d’un autre monde, à partir de nos réalités quotidiennes, le Front de Gauche devra choisir. A-t-il le meilleur candidat pour cela ? Nous ne pouvons qu’en douter et réaffirmer notre soutien à une candidate qui sur ses questions n’a jamais varié : Eva Joly.