Les inspecteurs du travail crient leur ras-le-bol

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Après de nombreux suicide ses dernières années, dont celui du 18 janvier ou Romain Lecoustre à mis fin a ses jours à son domicile, les membres de la profession lèvent le poing. L’ampleur du mouvement de grève est nationale. À Toulouse, une cinquantaine de personne se sont mobilisées mardi devant les locaux de la DIRECCTE, dans le quartier de Compans-Caffarelli.

Les manifestants toulousains ont souhaité rencontrer la Directrice de la région aux alentours de midi afin de dénoncer leurs conditions de travail. La rencontre n’a pu avoir lieu, cette dernière étant en déplacement. Les syndicats considèrent que l’administration, à travers la direction joue un rôle prépondérant dans la dégradation de la situation de travail des inspecteurs.

Ce « mal-être au travail », comme l’explique Pierre de Saint Blanquat, membre de la CGT, « est dû aux besoins de rendement qui envahit l’esprit des salariés ». Il faut faire du chiffre, et ce sont les inspecteurs qui font les frais des statistiques négatives. « Les objectifs sont chiffrés, cela va à l’encontre des valeurs du métier. La direction met une pression de plus en plus importante sur le dos des inspecteurs pour qu’ils rapportent des résultats. C’est devenu l’usine », ajoute Pierre de Saint Blanquat.

Depuis la mise en place de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), de la politique travail, de la performance individuelle au delà de la réduction d’effectifs, les inspecteurs font face à des responsabilités qui sont difficiles à gérer. De plus, la direction prévoit l’arrivée imminente de la PFR (Prime de fonction et de résultats).

Une pression forte sur les épaules des inspecteurs

Les syndicats demandent notamment l’abandon immédiat de tous les objectifs chiffrés et l’arrêt des suppressions d’emplois alors que la charge de travail ne cesse d’augmenter. Tous cela dans le but que la profession retrouve une dimension humaine. Plus localement, à Toulouse, les syndicats souhaitent que les bureaux retournent à leur place initiale, c’est-à-dire au rez-de-chaussée de la Cité Administrative, afin de faciliter l’accès pour les visiteurs.

Le malaise est bien présent, alors que des rapports datant de 2010 faisaient déjà état des conditions de travail alarmante dues au manque de personnel, et donc à la surcharge de travail.

 

Rémi Beaufils