Monsieur Carnaval : « je suis la cause des maux et tracas des Toulousains »

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La 3ème édition du Carnaval de Toulouse qui a débuté le 29 mars va se terminer ce samedi avec le jugement et la condamnation de Monsieur Carnaval. Malgré tout, celui qui se désigne comme « la cause des maux et tracas des Toulousains » reviendra l’année prochaine. Voici ses derniers mots avant sa crémation.

 

« Avant mon jugement qui me condamnera sans que rien ne me disculpe, avant ma crémation, traditionnelle sentence que m’infligent les Toulousains, avant donc mon trépas incandescent, croyez bien que je reviendrai l’an prochain en portant les mêmes symboles et la même hargne ».

« Je reviendrai car, si je suis la cause des maux et tracas des Toulousains, si j’évoque les mauvais souvenirs de l’année, du plus insignifiant au plus sensible, du plus quotidien au plus collectif, je représente aussi l’occasion pour ces dizaines de milliers de têtes, petites et grandes, de parader fièrement dans les rues ! Voyez comment ces 40 000 Toulousains défilent pour m’accompagner au bûcher avec le sourire aux lèvres, la joie dans le cœur, le chant en bouche et la musique pour brouhaha ! Voyez leurs déguisements loufoques, leurs chars intrépides et extraordinaires.

Je reviendrai car, malgré les horreurs que j’ai commises, je suis l’emblème de la joie et la liesse de cette population qui m’a adopté il y a trois ans déjà, un étendard qui traverse les murs roses d’une ville soudainement et trop rarement assailli par le plaisir d’être ensemble.

Je reviendrai car, pour détrôner mon impertinence, des centaines de mains -1500, me suis-je laissé dire- conçoivent, construisent les réjouissances qui précèdent mes derniers instants, des centaines d’âmes en peine de festivités populaires qui se rassemblent, se mélangent en faisant fi de leurs différences, de leurs communautés, de leurs quartiers, de leurs niveaux sociaux ou de leurs âges.

Je reviendrai, car si je suis haï, je rassemble dans la joie, si je suis ignominieux, les Toulousains ne veulent pas se passer de moi !

Je reviendrai, parole de M. Carnaval »