Décès de Maurice Faure : les hommages se multiplient

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L’ancien résistant, ministre et membre du Conseil constitutionnel, Maurice Faure, est décédé jeudi matin à l’âge de 92 ans. Né en 1922 en Dordogne, il fît une partie de ses études à Toulouse où il enseigna ensuite à l’Institut d’études politiques. Voici les réactions des politiques toulousains.

Martin Malvy  : « émotion et reconnaissance »

« Beaucoup d’émotion à l’annonce de la disparition de Maurice Faure. Pendant près de 50 ans, Maurice Faure a dominé la vie politique française dont il fut à de nombreuses reprises l’un des acteurs les plus marquants.

D’autres rappelleront les responsabilités et fonctions qui furent les siennes. Notre émotion, c’est le souvenir de ses interventions brillantes. Il fut effectivement le dernier orateur du Parlement. Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, signataire du traité de Rome, Garde des Sceaux ou Ministre d’Etat de l’Equipement et du Logement, Maurice Faure remplissait l’hémicycle quel que soit le sujet, comme il remplissait les salles ici, dans le Lot. On allait écouter Maurice Faure, sa voix qui chantait le Sud-Ouest, ses reparties, ses expressions, son remarquable esprit de synthèse, sa belle culture. Il connaissait la France comme il connaissait l’Histoire, celle de notre pays dont il s’inspirait et celle du monde et des civilisations. Le professeur d’Histoire qu’il avait été enrichissait d’expériences et d’anecdotes le discours du républicain, fidèle toute sa vie au radicalisme et au rassemblement de la Gauche.

Notre émotion c’est notre reconnaissance. C’est Maurice Faure dans le Lot. Cette fidélité à un département qui l’a élu pour la première fois il y a plus de 60 ans et dont il aimait les gens et les paysages.

Je me souviens – au-delà du Conseil général où il m’accueillit et de tant de rencontres – des mots qu’il avait pour le décrire, plus particulièrement peut-être dans nos promenades presque intimes à Cabrerets ou à Saint-Cirq-Lapopie, à Saint-Pierre-de-Chignac, avec François Mitterrand, de leur complicité d’hommes attachés à leurs racines. Moments privilégiés où ils faisaient et refaisaient ensemble l’Histoire.

Il y a quelques mois, élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur, il nous avait réunis à Cahors. Nous avions évoqué quelques souvenirs autour d’une bonne table, comme autrefois. Nous garderons de lui celui d’un homme hors du commun, qui ne s’est jamais départi de sa proximité avec les autres, qui a bien servi la France et aimé son terroir. Avec mon épouse, nous adressons à Philippe et Patrick, à leurs familles, à Josiane, des mots très simples d’amitié et de tristesse. »

Pierre Cohen, maire de Toulouse : « il mettait volontiers ses qualités de tribun au service de grands projets »

« Je salue avec une grande émotion la mémoire de Maurice Faure, décédé la nuit dernière à l’âge de 92 ans. Né en 1922 en Dordogne, il fît une partie de ses études à Toulouse où il enseigna ensuite à l’Institut d’études politiques. La vie de cet homme restera un exemple pour nous, élus, mais aussi pour chaque Toulousaine et chaque Toulousain. 
Au cours de sa longue carrière politique, il fût notamment à la tête du Parti Radical Socialiste et membre du gouvernement à plusieurs reprises, en particulier de 1956 à 1958, puis de 1981 à 1989 avec François Mitterrand, en tant que Garde des Sceaux et ministre de l’Equipement et du Logement. Localement, il occupa la présidence du conseil général du Lot et la vice-présidence du Conseil régional de Midi-Pyrénées.
Ancien résistant et européen convaincu, Maurice Faure mettait volontiers ses qualités de tribun au service de grands projets. Il était le dernier signataire vivant du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne. Au nom du Conseil Municipal de Toulouse et en mon nom, j’adresse à sa famille et à ses amis nos plus sincères condoléances. »

Jean-Luc Moudenc, Député de Toulouse : « une approche pragmatique de l’action publique »

« Je salue avec émotion la mémoire de ce Résistant, ancien Ministre, signataire du Traité de Rome. Guidé par un Humanisme fort, c’est avec brio qu’il su conjuguer son combat pour l’Europe et son attachement au terroir de notre Région. Il restera comme un exemple de modération et d’ouverture pour les partisans d’une approche pragmatique de l’action publique, dans laquelle je me reconnais. »

Jean Iglesis, Président de l’UDI 31 : « Un grand Européen »

« Je tiens à saluer la mémoire de Maurice Faure . Avec lui disparait le dernier signataire du Traité de Rome. Chacun louait son courage sous l’occupation. Grace à son art du compromis et à son abnégation il a contribué à mettre l’Europe sur les rails. Il fut une figure du radicalisme français qui a marqué ceux qui l’ont côtoyé  par son exceptionnelle culture. Il fut et demeurera un modèle pour tous ceux qui croient à la force de l’engagement politique. J’adresse à sa famille mes plus sincères condoléances. »

Jean-Louis Chauzy, Président uu Ceser Midi-Pyrenees : « la République et le Lot perdent une grande voix »

« De son immense carrière politique, nous retiendrons de cet homme exceptionnel sa dimension européenne depuis la signature du Traité de Rome au dernier élargissement de l’Europe, mais également son attachement au Lot de manière charnelle, sa défense inlassable des valeurs de la République dont la laïcité. Ses talents de conteur et d’orateur firent de lui un grand tribun dans la pure tradition de la IVème République. Il savait capter l’attention et faire partager ses propres convictions.

Ayant eu le privilège de le rencontrer et de l’écouter, au nom du Conseil Economique Social et Environnemental Régional et en mon nom personnel, j’exprime à sa famille nos plus sincères condoléances et souhaite témoigner notre grande reconnaissance à un homme qui a longtemps incarné le Lot. »

 

Guillaume Truilhé