Ce lundi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « apologie du terrorisme » suite aux propos tenus par la sœur de Mohamed Merah qui lors d’une émission de télévision diffusée dimanche soir s’est dite « fière » de son frère.
« Moi et Kader, on soutient les salafistes, Mohamed a sauté le pas. Je suis fière, fière, fière ». Cette phrase, prononcée par la sœur du tueur au scooter filmée à son insu, relance l’affaire Merah. Piégé par son frère Abdelghani qui voulait « dénoncer l’antisémitisme de sa famille », Souad Merah a également avoué lors de l’émission avoir financé des voyages de son frère et avoir sciemment menti aux enquêteurs lors de son audition sur les destinations des voyages de son frère.
Pour Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, « bien que tenues dans le cadre d’une conversation privée, ces propos ne peuvent qu’être perçues comme une apologie du terrorisme et de l’antisémitisme et une provocation à la haine religieuse et raciale ».
Et c’est bien la que se situe l’ambigüité. Pour que le délit d’apologie du terrorisme soit constitué, l’enquête, ouverte ce lundi par le Parquet de Paris, devra déterminer si la sœur de Mohamed Merah avait conscience de s’exprimer en public.
De leur coté les avocats des familles des victimes demandent des poursuites pour « témoignage mensonger » et « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise d’acte terroriste par fourniture de moyens ». Et si la première accusation ne serait pas recevable car Souad Merah n’était pas sous serment lors de son audition, le seconde pourrait bien être creusée s’il est avéré que celle-ci à bien « payé des billets d’avion pour l’étranger à son frère ».
Guillaume Truilhé
