La droite éclate à Toulouse!

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Alors que Jean-Luc Moudenc s’apprête à prendre la présidence de l’UMP 31 sous le signe de « l’unité », son propre groupe à la mairie se scinde en deux. La crise est bel et bien réelle au niveau local pour le parti de la majorité.


Ils sont 5 à avoir décidé de se séparer de Jean-Luc Moudenc. 5 élus à former leur propre groupe dans l’opposition à la mairie. Ces 5 dissidents annonceront leur séparation de « Toulouse pour Tous » dès vendredi, lors du prochain Conseil municipal. Marie Dequé, Chantal Dounot, René Bouscatel et François Chollet, tous UMP, vont donc fonder le groupe « Toulouse métropole » pour marquer le pas avec l’ancien maire de la ville. Ils rallient aussi à leur cause le centriste Serge Didier.

Il s’agit d’un grand revers pour l’homme sur le point d’accéder à la fonction de président de l’UMP en Haute-Garonne. Jean-Luc Moudenc qui prônait l’unité du parti de la majorité jusqu’alors, a subi le même coup que son alliée Brigitte Barèges il y a de ça un mois. Le groupe de cette dernière s’était lui aussi scindé en deux à la Région, et parmi les dissidents, un nom est commun à l’affaire d’aujourd’hui: celui de Marie Dequé. Sans doute pour faire l’annonce en bonne et due forme lors du conseil de vendredi, elle n’a pas souhaité répondre à nos questions.

 

Cela n’a pas empêché l’un des élus de révéler l’information à un journaliste de la Dépêche du midi. L’anonyme explique le divorce par le « comportement de Jean-Luc Moudenc. On a affaire à quelqu’un qui joue tout seul, qui ne fait confiance à personne. Le climat était devenu irrespirable ». Les mêmes griefs qui étaient reprochés en novembre dernier à la dirigeante du groupe « Osons Midi-Pyrénées ». Déjà quelques heures avant la révélation de la mutinerie, la secrétaire de l’UMP 31 avait remis sa démission. Chantal Dounot, alliée de Christine de Veyrac, avait dénoncé des irrégularités dans le processus des élections internes du parti présidentiel. Élection dont lerésultat s’est révélé favorable aux sympathisants de Jean-Luc Moudenc.


Le leader de « Toulouse pour Tous » a donc souhaité réagir à cette division, qu’il condamne. Celui qui trouve « curieux » d’avoir appris la scission par voix de presse trouve celle-ci « particulièrement malvenue alors que le Parti socialiste exerce à Toulouse une hégémonie absolue face à laquelle nous devons rester unis ». A demi mots, il accuse les 5 séparatistes de ne pas respecter les promesses qu’ils ont faites aux électeurs qui les ont placés à ce niveau de responsabilité. Lui, promet de respecter son engagement et « le contrat moral qui [le] lie à ceux qui [lui] ont fait confiance ». La missive est signée par les 7 élus qui semblent se serrer les coudes pour rester le groupe majoritaire de l’opposition à la mairie. Mais pour combien de temps encore?

 

Walid Hamadi