Exposition : Mathieu Pujol est parti « à la recherche de l’Ours » des Pyrénées

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À l’occasion de l’exposition « Ours, Mythes et Réalités », le photographe animalier Mathieu Pujol a décidé de revenir dans les montagnes de son enfance pour concrétiser un de ses « rêves de gamin », partir à la recherche de l’Ours. Entre mai et novembre 2013, il aura parcouru les sentiers pour tenter de vivre la rencontre avec l’animal emblématique. Une aventure racontée au travers d’un reportage photo exposé au muséum de Toulouse.

 

« C’est entre mai et novembre que j’ai décidé d’aller dans les Pyrénées de mon enfance pour rechercher des ours », débute Mathieu Pujol. Disséminés sur une zone de plus de 3 500 km² et n’étant plus équipés de colliers émetteurs, le photographe a mené une « véritable enquête » pour tenter d’apercevoir un des 25 ours présents. « Une aventure qui peut mener à la réussite ou à la déception », souligne ce dernier. Chargé de 30kg de matériel comme la tente ou les appareils photos et avec une météo pas toujours clémente avec des températures atteignant les ­10 degrés, le photographe a passé « des journées à explorer la flore pour souvent trouver que des crottes, des traces ou encore des poils ». Malgré sa connaissance du terrain, Mathieu Pujol a du s’armer de patience, restant parfois « immobile pendant 16h ou 17h pour espérer voir quelque chose ». « Pour moi, la journée commence à la lever du soleil et se termine après que la nuit soit tombée. Et pendant la nuit, des appareils photos automatiques sont posés à des endroits stratégiques », raconte l’aventurier qui en est à sa troisième exposition au Muséum de Toulouse. « Ces appareils ont d’ailleurs eu plus de réussite que nous puisque nous avons retrouvé des images d’ours sur les pellicules ».

 

Mission accomplie in extremis

C’est quasiment au terme des 65 jours d’exploration que Mathieu Pujol aperçoit « au loin une femelle et ses deux enfants grimpant une colline à une allure rapide. C’est avec les larmes aux yeux et les poils hérissés que je prends le plus de photos possible ». La femelle ours avait sûrement senti l’homme autour d’elle grâce au sens du vent. « Un ours marche environ 30 à 40 km en 24­-48h, du coup, c’est une immense chance d’avoir pu immortaliser ce moment-là », explique le photographe.

C’est donc 6 000 photos prises pour 33 affichées sur les murs du muséum, qui retracent ces 65 jours au cœur des Pyrénées. « Je peux assurer que je recommencerais, mais pas avec la même méthode », révèle Mathieu Pujol qui veut rester une vingtaine de jours au même endroit. « Il y aura sans doute beaucoup plus de chance de pouvoir croiser un ou plusieurs ours », analyse-t-il. Mais en attendant cette nouvelle aventure, celle-ci est affichée sur les murs du muséum jusqu’au 30 juin et un court-métrage sera diffusé du 18 mars au 24 avril.

Article de Dorian Dessale