Le festival Migrant’ scène veut « combattre un racisme de plus en plus décomplexé »

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Pour sa 14e édition, le festival migrant’ scène, regards croisés sur les migrations sera consacré à l’immigration des femmes. Lors de ce festival, inauguré ce vendredi, le public pourra profiter de nombreuse animation organisée par la Cimade afin de « sortir des idées reçues sur l’immigration ».

 

« Nous voulons faire changer les mentalités et sortir des clichés politiques qui présentent les migrants comme des personnes venues voler le pain des Français » explique Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade. Pour cette édition 2013, une soixantaine de villes participeront à l’événement à travers des concerts, des pièces de théâtre ou encore la projection de films. Ils espèrent ainsi « casser les raccourcis afin de montrer la réalité des choses ».

Le thème de cette année est la migration au féminin. « On parle souvent des femmes qui migrent pour fuir des mariages arrangés ou encore car elles sont victimes de violence, mais ce n’est pas les seules raisons » insiste Pierre Grenier. « De nombreuses femmes le font aussi pour des plans de carrière, pour des recherches de projet ou autre ». Pour leur rendre hommage, une exposition photo de portraits de femmes migrantes de l’artiste Anne Groisard sera proposée dans divers lieux. De nombreuses projections sont aussi prévues dans la ville rose, mais aussi de nombreux concerts. « Nous avons un groupe de Nantes qui vient pour l’événement qui fera un spectacle uniquement pour l’occasion » se réjouit le responsable qui promet de « nombreux autres événements sont de cet acabit ».

 

Combattre un racisme de plus en plus décomplexé face à une migration changeante

« Nous observons de nos jours des remarques et des discours qui font de plus en plus de raccourcis », s’inquiète Pierre Grenier. « Et, le plus souvent, ce sont des représentants politiques et des personnes qui ont des postes décisionnels, ce qui n’arrange rien » rajoute-t-il en espérant que le festival lui permettra de faire changer cette tendance. Les raisons d’y croire ? Le nombre important de bénévoles  qui donnent de leur temps à l’association. « Ça montre une volonté de la part de gens de vouloir aider malgré certain discours, c’est rassurant ». Depuis 5 ans, «  l’association a besoin d’aide plus que jamais, car de nouveau type de migration arrivent dans les rues avec des changements qui s’opèrent ». L’association observe la recrudescence de familles avec des enfants en bas âge. « C’est assez problématique et pourtant peu de gens en parlent » s’attriste Pierre Grenier. Quant au gouvernement, en matière d’immigration, «  nous observons que la logique générale reste à la fermeture. Même si de petites avancées sont faites, l’idée générale reste à la restriction et toujours plus de restriction ».

 

Article de François Nys