Olivier Poitrenaud : « Sud prend en otage le tram pour relancer les discussions salariales »

400

Depuis quelques semaines, le climat social est tendu chez Tisséo. D’un coté Sud et FO menacent de bloquer le tram du 20 décembre au 1er janvier s’ils n’obtiennent pas une hausse de salaire, et de l’autre, les agents de prévention viennent de signer un préavis de grève pour les semaines à venir. Retour sur ces conflits sociaux avec Olivier Poitrenaud, directeur de Tisséo.

 

Toulouse Infos : Une réunion de crise a été organisée le 5 novembre entre les agents de prévention et vous. Qualifiée de « réunion de la déception » par les agents, ces derniers ont signé un préavis de grève du 11 au 24 novembre. Ils signalent que « la direction temporise et ne fonctionne qu’à la carotte ». Qu’avez-vous à leur répondre ?

Olivier Poitrenaud : Il y a une volonté affichée par Sud de prendre en otage le tram afin de relancer les discussions salariales. Pourtant, chaque année, nous avons une session de fin janvier à mai durant laquelle nous discutons des salaires de l’ensemble de l’entreprise, et je ne cautionne pas que l’on prenne en otage le lancement du tram fin décembre afin d’obtenir à l’arraché des augmentations. L’année dernière, nous avons octroyé une augmentation de 1.6% des salaires alors que l’inflation était seulement de 0,9%. Nous remarquons que le syndicat, qui avait signé ces accords, tente à l’heure actuelle de manipuler les employés de la sécurité afin de leur faire croire qu’en faisant pression ils obtiendront une augmentation. D’autres employés, plus anciens, appellent à la raison car ils sont conscients que ces discutions n’auront lieux qu’en début d’année. Hélas à appeler à la raison, ils se retrouvent sous la pression de syndicats, et certains se reconnaitront dans ce que je dis. 

T.I : Qu’avez-vous à dire à Sud ? 
O.P :
J’en appelle à la responsabilité de chacun. Ce n’est pas en voulant forcer les portes que l’on obtient satisfaction. On me reproche de temporiser, mais si cela veut dire que j’attends les négociations de janvier au lieu de céder de suite par la prise en otage du tram, je le confirme, je temporise. 

T.I : Il y a des événements, comme le caillassage de bus, des bagarres dans des stations, qui nous sont rapportés quasi quotidiennement par les agents de prévention. Y-a-t-il une augmentation des incivilités et des violences sur le réseau Tisseo ?
O.P :
Nous sommes dans une grande ville, et nous ne pouvons empêcher les incivilités, mais nous faisons tout pour y pallier. Elles ne sont pas en augmentation à Toulouse et ne sont pas dans un pourcentage au-dessus du raisonnable. Pour ce qui est de nos agents, nous faisons tout pour accompagner les victimes d’incivilités en interne et nous faisons en sorte de proposer des roulements. Après, pour parler de la bagarre dans le métro de Bagatelle, nous faisons en sorte de remplacer le matériel brisé, venir en aide au personnel et aux personnes touchés, mais nous ne voulons pas tomber dans le sentimentalisme et paralyser le réseau. Nous allons partout dans Toulouse et nous faisons en sorte de pouvoir continuer. Sur ce point, la police nous épaule et prend au sérieux les problèmes que nous rencontrons.

 

 

Propos recueuillis par François Nys