Latécoère : Deux syndicalistes virées pour « avoir tenté d’améliorer les conditions de vie des travailleurs » ?

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Le Comité de Soutien aux Luttes du Peuple Tunisien organisait ce mercredi un meeting de solidarité internationale aux luttes tunisiennes en présence de syndicalistes licenciées de LATelec Tunisie, filiale de Latécoère. Ces dernières accusent leur patron de les avoir mises à la porte pour « avoir tenté d’améliorer les conditions de vie des travailleurs », ce que nie Latécoère.

 

Sonia Jebali et Monia Dridi sont deux syndicalistes qui ont tenté d’améliorer les conditions de vie des travailleurs du site de Latécoère à Fouchana en Tunisie. Suite à de nombreuses demandes et démarches, elles arrivent à un accord avec l’entreprise avant d’être tout bonnement mises à la porte. « Dans le Code du travail tunisien, le patron n’a pas besoin de prétexte pour virer une personne  », explique Sonia. « Le souci n’est pas Latécoère, mais les gestionnaires sur place que sont Mr Bernado et Flion qui ne respectent pas les conditions de travail des employés » rajoute Monia.

« Ils accusent les syndicalistes d’avoir provoqué des violences lors des grèves alors que ce n’était qu’un simple sitting devant l’entreprise » s’indigne Sania Hassine, représentante du Front populaire tunisien. Ce mouvement, créé le 23 juillet dernier et qui regroupe neuf associations tunisiennes, soutient les syndicalistes licenciées, mais aussi le peuple.

 

Des versions divergentes

Contacté par nos soins, le groupe présente de son côté une autre version. « Oui il y a eu des violences, et de plus nous avons fait parvenir un démenti sur ce qui est des conditions de travail sur le site de Fouchana, mais qui n’ont étrangement pas été publiés », explique la porte-parole du groupe. « Rappelons tout de même que l’autre site en Tunisie n’a eu aucun problème de la sorte  » continue-t-elle. « Il a eu certes des licenciements, mais ils étaient la résultante des violences commises par ces personnes. Nous sommes proches de nos employés, ils représentent même 20% du droit de vote du capital du groupe » termine-t-elle.

 

Article de François Nys