Piscine Nakache : « j’ai observé la vie d’une micro-société dans la société »

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Avec son dernier opus « la municipale », Philippe Gracia, journaliste et réalisateur de documentaires, plonge le téléspectateur en immersion dans les coulisses de la piscine Nakache. Un film chargé d’histoire et d’émotions, coproduit par Antéa production et TLT, à découvrir en ce moment sur la chaîne toulousaine.

 

Toulouse Infos : Qu’est ce qui vous a donné l’idée de dépeindre les coulisses de cette piscine municipale de Toulouse ?

Phillipe Gracia : Un ensemble de choses. D’abord la beauté de ce site tout simplement qui me semblait se prêter à un travail en image. C’est le début d’une importante réflexion. Nageur modeste, j’ai observé longuement la vie s’écouler dans cette piscine à des saisons différentes. Cela m’a permis d’aborder plusieurs problématiques comme le vivre ensemble, la mixité sociale, la sécurité dans un lieu de détente, la rencontre de plusieurs couches sociales qui se croisent sans se rencontrer vraiment, le monde de l’eau avec ce club au palmarès immense des Dauphins du Toec, un entraîneur exceptionnel en la personne de Lucien Lacoste, un nageur, Julien Sauvage en route pour les Jeux Olympiques…

Le fait aussi que ce soit un sport peu médiatisé et que ce genre de travail existe peu m’a également beaucoup intéressé. L’idée que la piscine est à tous mais que chacun à « sa » piscine également.

Globalement : la vie d’une micro-société dans la société, avec ses codes, ses règles, écrites ou pas.

TI : Face à un monde sportif en mouvement, vous avez opté pour des cadres très posés, très structurés, pourquoi ?

PG : Pourquoi rajouter du mouvement à du mouvement ? Pourquoi montrer le sport, quel qu’il soit d’ailleurs, avec toujours cette idée du toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus haut alors que souvent, la beauté est dans un geste, une attitude, un regard…

TI : Votre film contribue-t-il à la nouvelle image que veut se donner la piscine municipale ?

PG : Mon travail et notre travail, puisque nous sommes une équipe resserrée (Etienne Miollan et Christophe Vindis pour la production, Christophe Malaprade à l’image, Didier Baulès et Jean-Marc Pédoussaut pour le son, Gilles Pédoussaut pour le montage et Olivier Gaudry pour le graphisme) n’est pas de donner une image en particulier mais plutôt d’essayer de mettre certaines choses en perspectives. De peut-être créer des ponts ou pas entre les situations, les personnes. Simplement peut-être de faire réfléchir ou de mettre les gens face à des problématiques qui nous semblent intéressantes. Et éventuellement peuvent intéresser d’autres personnes. Comme par exemple le « vivre ensemble » qui est une des problématiques du XXIe siècle.

TI : Quel est l’importance de l’histoire des fondateurs de ce lieu dans votre démarche ?

PG : Cette piscine a été construite il y a plus de 80 ans. Les problématiques sociétales n’avaient rien à voir à l’époque. Et bien malin qui aurait pu connaître l’évolution de notre société… Mais si on essaye de se projeter en arrière, et en regardant l’architecture de ce lieu, on peut penser que cette piscine a été construite d’abord pour le « peuple » et finalement, le reste aujourd’hui…

TI : Combien de temps vous a pris ce tournage pour suivre cette saison en immersion ?

PG : Une année environ. Mais c’est difficilement quantifiable en temps. Il y a le temps de l’écriture, du tournage, du montage. Tout cela entrecoupé de nombreuses heures de réflexions…

 

Propos recueillis par Pierre Jean Gonzalez

Diffusions «  la municipal »  sur TLT
le 22 à 22H40 puis le 24 à 20H30, le 28 à 22H40 et le 3 septembre à 22H40