Exposition. Arthur Tress « a fait voler en éclats les genres classiques »

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Jusqu’au 8 septembre, la galerie du Château d’eau de Saint-Cyprien rend hommage à Arthur Tress, l’un des plus grands photographes américains des années 70. Une exposition nommée « Transréalités » en référence à ses combats d’avant-garde comme la défense de la cause homosexuelle et des droits civiques.

 

« On se devait de montrer au public un grand photographe qui n’a pas plus été exposé en France depuis 1974 et dont la richesse de l’œuvre est étonnamment encore très peu connue en France » explique Jean-Marc Lacabe, directeur et programmateur de la galerie du Château d’Eau.

Depuis ses premières photos, qui ont été prises à l’âge de 16 ans dans le New-York des années cinquante, jusqu’aux images prises en Italie ou à Paris, « ce sont, au total, plus de 140 photographies prises entre 1956 et 1974 qui ont été rassemblées pour éditer le livre Transréalités, qui donne aussi le nom à la rétrospective », explique le directeur de la galerie. L’occasion pour le public, de découvrir cet artiste qui a « fait voler en éclats les genres classiques ».

 

« Un artiste subversif et engagé »

« Avec Lee Fredlander, Diane Arbus, Richard Avedon ou Ralph Gibson, il fit partie de la génération de ces photographes américains qui dans les années 70 balayèrent les stéréotypes ». Il était défenseur de la cause homosexuelle et des droits civiques.

« Arthur Tress a fait voler en éclats la photographie classique, il a opéré une subversion dans le reportage », raconte le galeriste. L’exposition compte notamment quelques unes de ses images, jusqu’ici jamais exposées, du reportage subversif réalisées à San Francisco durant l’été 64, où il parti retrouver sa sœur lesbienne. « Homosexuel assumé, il s’amuse à mettre en scène le corps des hommes, avec beaucoup d’ironie et d’humour, comme pour jouer de sa propre sexualité dans sa photographie » analyse Jean-Marc Lacabe.

« On sent ce vent de liberté dans ses images, son oeuvre dégage quelque chose de très fort », conclut-il.

 

Article d’Alexandre Blenzar