Saint Pierre : Les habitants se mobilisent contre le futur bâtiment de Science Po Toulouse

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L’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Toulouse veut s’installer sur le quai Saint-Pierre d’ici 2015, et reconstruire l’actuel bâtiment EDF. Une nouvelle qui attise la colère des riverains, informés par la presse, qui vont voir leur vue obstruée par deux blocs dont le plus grand mesure 25 mètres.

 

C’est en lisant la Dépêche du midi que les résidents du quartier Saint Pierre ont pris connaissance du projet faramineux de l’IEP, contraint de changer de locaux suite à un arrêté négatif d’exploitation. Ce sont deux bâtiments, de 21 et 25 mètres de hauteur, qui vont venir remplacer l’ancien bâtiment d’EDF, préempté par la mairie en 2011. Une construction qui « se place devant nos fenêtres principales, et qui prive nos appartements de luminosité » explique Michel Doisy, membre de l’association de sauvegarde du quai Saint Pierre. Les habitants de la résidence ont déjà été convoqués à une première réunion, « factuelle » et « sans réels échanges », par OPPIDEA (SEM d’aménagement de Toulouse Métropole), mandaté pour conduire le projet. « On a pu avoir quelques informations sur le plan d’architecture élaboré, mais ça a été difficile et ils sont restés très flous » confie t-il. Des édifices jugés « massifs » et venant « déséquilibrer » le paysage urbain provoquent l’incompréhension chez les riverains. D’autant que le budget engagé est « pharaonique » selon Michel Doisy, qui rappelle que « le coût des opérations de destruction et construction s’élève à 22,5 millions d’euros ». Une situation qui interpelle, alors que l’aménagement du bâtiment EDF existant, et des locaux de la Manufacture laissés vacant par la Toulouse School of economics, n’engagerait que 12 millions d’euros de frais.

 

L’IEP est « ouvert à la concertation »

Du côté de l’IEP, on essaye d’apaiser la controverse. « On reste ouvert à la concertation, mais on doit respecter certaines contraintes avec le nouveau PLU (Plan local d’urbanisme) » déclare Philippe Raimbault directeur de l’Institut. Face à la solution d’aménager les locaux déjà existant de la Manufacture, le président de l’établissement avoue que la « solution a été envisagée si les locaux du site actuel avaient pu être reconfigurés ». Selon lui, la réaction des riverains est le résultat « d’une mauvaise information ». « L’œuvre d’art d’Henri Guérin ne sera pas détruite mais démontée, récupérée et installée dans le nouvel établissement » explique t-il. En attendant, « des études techniques sont en cours » et une réunion aura lieu ce mardi en présence des habitants, du président de l’Université des sciences sociales et de l’IEP, ainsi que d’OPPIDEA.

 

Article de Marine Astor