La chanteuse lyrique Véronica Antonelli doit payer pour faire visiter Toulouse

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Depuis 3 ans, Véronica Antonelli, cantatrice, propose une visite guidée originale des plus beaux patrimoines de Toulouse. Mais aujourd’hui, la Mairie de Toulouse lui réclame le paiement d’une redevance des marchés ambulants et de régler l’entrée des cloîtres pour lui permettre de continuer son activité. Une attitude incompréhensible pour la chanteuse d’opéra.

 

Véronica Antonelli est chanteuse lyrique et depuis 2010 elle a décidé de mettre sa voix au service de la ville rose. Ainsi, pour un tarif qu’elle souhaite accessible, elle propose une visite des monuments de Toulouse en chantant des airs d’opéra. Mais voilà, en juin 2012, la ville lui réclame de régler une redevance sur les marchés ambulants et de régler l’entrée des cloîtres où elle s’arrête. « Cette taxe concerne les camions de pizzas et les forains, mais je ne suis pas un commerçant » s’exclame Véronica Antonelli surprise par cette demande. « Je me bats pour la culture, si je cède c’est tous les artistes qui vont être ponctionné » confie t-elle. Une exigence qu’elle estime « choquante » et « méprisante » par rapport à son art.

La réglementation semble pourtant s’appliquer « à tous les artistes » selon les propos qu’aurait tenu la mairie. Un argument qui ne convint pas la soprano qui constate que « sur 54 des artistes interrogés, aucun ne la paye ». Veronica Antonelli, « désespérée » ne comprend pas. « Grâce à mon activité je fais découvrir le vieux Toulouse. Certaines personnes reviennent après coup pour visiter à nouveau les lieux que je leur ai fait découvrir. C’est positif pour la ville » explique t-elle.

 

« Mon objectif est de démocratiser l’opéra et que le billet soit accessible à tous »

Même si la redevance sur les marchés ambulants est largement remise en cause par Isabelle Hardy, adjointe au maire, le paiement de l’entrée des cloîtres semble être toujours d’actualité. Vincentella de Comarmond, élue chargée de la Culture aurait précédemment suggéré de répercuter le prix des entrées sur les billets. Une proposition inimaginable pour la cantatrice dont « l’objectif est de démocratiser l’opéra et de rendre le billet accessible à tous ».

Une situation qui a poussé l’association Les Thérèse, auprès de laquelle elle est salariée, à vouloir se détacher de ses services. Une attitude justifiée par « les nombreuses subventions perçues de la mairie » explique Véronica Antonelli. « Ils m’ont demandé de trouver une autre structure d’ici janvier 2014 » confie t-elle, émue par cet acharnement autour de son activité. « Toulouse est la ville où je suis née, je leur proposais un spectacle de qualité sans qu’il n’y ait rien à débourser » termine-t-elle.

Contactée depuis le début de la semaine, la mairie de Toulouse, qui semble avoir fait machine arrière sur le paiement de la redevance, semble vouloir en faire autant concernant le paiement de l’entrée des cloîtres. Affaire à suivre…

 

Article de Marine Astor